Spécial Marche verte

Les réseaux sociaux, un bon filon pour les recruteurs

Si une présence sur les réseaux sociaux permet à un chercheur d’emploi d’être plus visible auprès des recruteurs, elle peut toutefois lui être nuisible. Les recruteurs sont plus regardants sur le contenu et aussi le volet comportemental et psychologique du candidat.

Les recruteurs utilisent de plus en plus les réseaux sociaux pour dénicher les bons profils.

04 Février 2016 À 17:26

Une photo compromettante d’une soirée bien arrosée, trop de selfies, ou encore des commentaires haineux peuvent vous faire rater une véritable opportunité professionnelle. C’est ce qui ressort de la dernière étude de la plateforme américaine de recrutement Jobvite. Elle a révélé que 92% des 1.404 recruteurs américains sondés se fient aux réseaux sociaux dans leur processus de recrutement. Par ordre d’importance, le réseau social professionnel Linked’in vient en pôle position avec 87% d’avis favorables, suivi de Facebook (55%) et Twitter (47%). Seulement 4% des recruteurs n’utilisent pas les médias sociaux. Au Maroc, cette tendance semble se confirmer. Selon une enquête récente du cabinet MCRM Consulting, 78% des employeurs ont utilisé les réseaux sociaux au moins une fois pour recruter. «Cette tendance à recourir aux réseaux sociaux dans les processus de recrutement se développe de plus en plus au Maroc. Chez nous, on opte plus pour des réseaux professionnels comme Linked’in et Viadeo. Nous disposons d’un moyen efficace de sourcing et ça nous permet d’entrer en contact avec des candidats potentiels. Toutefois, les entretiens directs demeurent le meilleur critère pour la sélection d’un candidat», nous déclare Essaïd Bellal, DG du cabinet Diorh. Si une présence sur les réseaux sociaux permet à un candidat d’être plus visible auprès des recruteurs, elle peut toutefois lui être nuisible. «Je me rappelle qu’un de nos clients avait validé le dossier d’un candidat. Ce dernier disposait d’atouts indéniables pour décrocher un bon poste, mais en vérifiant son profil Facebook, le client a dû refuser de le rencontrer pour un entretien», se rappelle Halima Bennasser, Manager d’Experis Executive Maroc, filiale spécialisée dans le headhunting de Manpower Group Maroc. Selon Bennasser, le candidat doit soigner son e-réputation pour avoir plus de chances dans sa carrière professionnelle.

Sur ce point, les recruteurs américains sondés par Jobvite recommandent aux candidats potentiels d’être davantage vigilants au contenu véhiculé sur les réseaux sociaux. Ainsi, 52% leur recommandent de publier leurs actualités et événements de manière appropriée, 76% conseillent de partager des informations et des centres d’intérêt relatifs au bénévolat et au domaine associatif. Aussi, 72% d’entre eux préconisent aux candidats de vérifier leurs messages avant de les publier. Des fautes flagrantes d'orthographe et de grammaire peuvent être très mal vues. Par ailleurs, un peu plus de la moitié voit d'un mauvais œil les détails sur des soirées bien arrosées ou encore la consommation de marijuana. Enfin, un excès de selfies peut compromettre l’embauche d’un candidat pour 25% des recruteurs américains sondés par la plateforme. «Chacun est libre de publier ce qu’il veut. Cela dit, selon les aspirations professionnelles de chacun et en fonction du secteur d’activité ciblé, il convient de faire attention à l’image qu’on voudrait véhiculer sur Internet. Sur Facebook par exemple, qui permet d’avoir une idée sur le profil psychologique et comportemental, je pense que le candidat ferait mieux d’éviter de publier des photos compromettantes, des avis et des positions politiques tranchés et de raconter des bêtises. Plus on est neutre, mieux nos chances sont importantes», recommande pour sa part le DG de Diorh. D’ailleurs, aux États-Unis, 50% des entreprises comptent investir davantage dans les médias sociaux, contre 13% pour les cabinets de recrutement et autres organismes externes, selon Jobvite. C’est dire que les réseaux sociaux font désormais partie intégrante du processus de recrutement. Aujourd’hui, plus que jamais, les candidats ont donc intérêt à soigner leur image. 

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