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Les shebab attaquent une base kényane de la force africaine

Les islamistes somaliens shebab ont pris d'assaut vendredi un camp du sud de la Somalie hébergeant des soldats kényans de l'Amisom de la force de l'Union africaine, un responsable militaire somalien évoquant d'importantes pertes.

Les shebab étaient parvenus à chaque attaque à s'emparer temporairement des positions de la force africaine qui avait reconnu des pertes dans ses rangs, sans donner de bilan précis.

15 Janvier 2016 À 17:45

«L'Amisom peut confirmer qu'il y a eu une attaque contre nos troupes à El-Adde», localité de la région méridionale de Gedo, frontalière du Kenya et de l'Éthiopie, a simplement indiqué la force africaine stationnée en Somalie. Les shebab «ont lancé une offensive contre une base militaire à El-Adde» où étaient stationnées des troupes kényanes de l'Amisom et somaliennes de l'embryon d'armée nationale (SNA), a déclaré à l'AFP un responsable militaire somalien, le colonel Idris Ahmed. Un kamikaze s'est fait exploser avant que les islamistes ne lancent l'assaut, a-t-il précisé. Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont affirmé avoir tué 63 soldats kényans et pris le contrôle de la position.

Cependant, les shebab ont coutume d'exagérer les bilans de leurs opérations et l'Amisom ne communique en général pas le nombre précis de tués et blessés dans ses rangs. C'est la troisième attaque d'ampleur menée contre une base de l'Amisom dans le Sud somalien depuis six mois. Les shebab avaient attaqué fin juin une base burundaise à Lego, puis un camp ougandais à Janale, deux localités de la région de Basse-Shabelle. Selon de nombreux témoignages, les shebab étaient parvenus à chaque fois à s'emparer temporairement des positions de l'Amisom. La force africaine avait reconnu des pertes dans ses rangs, sans donner de bilan précis. Les shebab avaient affirmé avoir tué une cinquantaine de soldats à chaque fois. Confrontés à la puissance de feu supérieure de la force africaine qui épaule la fragile SNA, les shebab ont perdu l'essentiel de leurs bastions depuis qu'ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011, refusant la plupart du temps le combat conventionnel et privilégiant désormais les opérations de guérilla et les attentats suicide. La Somalie a sombré dans le chaos depuis la chute de l'autocrate Siad Barre en 1991, livrant le pays aux milices de chefs de guerre, gangs criminels et groupes islamistes. La communauté internationale tente d'y rétablir un État central, mais les élections au suffrage universel prévues en 2016 –les premières depuis plus de 40 ans- semblent impossibles à organiser en raison de la situation sécuritaire. 

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