25 Novembre 2016 À 19:03
La toxicologie analytique, outil précieux en toxicologie clinique, est d’une grande aide pour le clinicien dans la prise en charge des intoxications. Elle constitue aussi un appui aux vigilances sanitaires en participant à l’évaluation du risque lié à l’exposition aux toxiques et aux polluants chez la population. Cependant, plusieurs efforts doivent encore être déployés pour promouvoir la toxicologie analytique dans notre pays. Dans ce sens, la SMTCA (Société marocaine de toxicologie clinique et analytique) organise son sixième Congrès international de toxicologie, du 15 au 17 décembre à l’hôtel Palm Plazza à Marrakech, sur le thème «Toxicovigilance : concepts, méthodes et outils». Pour rappel, il existe au Maroc 8 laboratoires opérant dans les différents domaines de toxicologie. Le Laboratoire de toxicologie et de pharmacologie du Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM) qui constitue un support important des vigilances sanitaires.
Le Département de toxicologie et d’hydrologie de l’INH (Institut national d’hygiène) qui effectue des analyses dans le domaine de la toxicologie médico-légale, alimentaire et environnementale. Le LOARC (Laboratoire officiel d’analyses et de recherches chimiques) contrôle la qualité marchande des produits agricoles, des denrées alimentaires, des fertilisants et des pesticides. De même que l’ONSSA (Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires), qui reste son partenaire potentiel. Le Laboratoire de recherches et analyses techniques et scientifiques de la Gendarmerie royale (LARATES) et le Laboratoire national de police scientifique assurent l’expertise en toxicologie médico-légale. Le Laboratoire national des études et de surveillance de la pollution réalise des analyses des micropolluants organiques et le dosage des métaux lourds dans l’environnement naturel (air, sol eau et déchets). Enfin, le Laboratoire Central de l’Office national de l’eau potable a pour mission la surveillance de la qualité des eaux. «Néanmoins, il existe un grand manque de coordination et de communication entre ces différents laboratoires», déplore le CAPM dans sa dernière revue toxicologique.
«Or la gestion d’une crise sanitaire et environnementale, suite par exemple à un incident chimique, ne pourrait avoir lieu sans la coordination entre ces différents laboratoires», poursuit la même source. Dans ce sens elle émet une série de recommandations pour pallier ce problème. Il s’agit notamment de la création d’un réseau de laboratoires de toxicologie interministériel et intersectoriel permettant le renforcement de la coordination entre ces différents laboratoires, de la mise à niveau des laboratoires non accrédités (locaux, formation continue du personnel…), la définition d’une stratégie de communication du risque au grand public, l’établissement de liens avec les centres toxicologiques et les sociétés internationales d’autres pays ou encore le renforcement de la recherche scientifique en créant des partenariats avec les universités et les facultés du Royaume.