13 Mars 2016 À 07:47
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a rejeté les critiques exprimées par les partis de l'opposition quant à l'accord de principe conclu dernièrement par l'Union européenne et la Turquie pour stopper les flux des réfugiés, les qualifiant d'«incompréhensibles».
Rutte, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, réagit notamment aux propos du président du groupe parlementaire de l'appel Chrétien Démocrate (CDA), Sybrand Buma, qui l'a accusé de «mettre en solde l'Europe».
Le leader du parti Chrétien Uni (CU), Gert-Jan Segers voit lui dans le compromis UE-Turquie un «acte de chantage».
Mark Rutte a expliqué que le déblocage des six milliards d'euros promis à la Turquie se fera sur plusieurs phases d'ici 2018 en contrepartie de la récupération par Ankara de tous les réfugiés se trouvant en Grèce.
Les partis de l'opposition à la deuxième Chambre du Parlement des Pays-Bas ont critiqué l'accord UE-Turquie visant à faire face aux flux des demandeurs d'asile, estimant qu'une adhésion d'Ankara à l'UE semble actuellement très éloignée.
Par ailleurs, les partis libéral (VVD) et travailliste (PvdA), majorité, ne cachent pas leur satisfaction quant à ce nouvel accord. Le ministre des affaires étrangères Bert Koenders s'est montré relativement optimiste en annonçant qu'il s'agit là d'une «petite percée» de nature à neutraliser les réseaux de passeurs.
Discuté lundi dernier à Bruxelles, le texte de l'accord qui doit être finalisé au Conseil européen les 17 et 18 mars, prévoit qu'Ankara reprenne tous les migrants arrivés en Europe via son territoire en échange d'une aide financière accrue et d'une accélération des négociations d'adhésion à l'UE.
Pour chaque Syrien reconduit en Turquie depuis la Grèce, un autre Syrien de Turquie serait par ailleurs accueilli dans un Etat membre de l'UE.