18 Mai 2016 À 18:00
Onze ans après son lancement, l’Initiative nationale pour le développement humain n’en finit pas de montrer sa pertinence en tant que chantier social cohérent et efficace. En effet, plus de 42.000 projets ont été réalisés dans le cadre de cette initiative bénéficiant à 10 millions de personnes, grâce à un investissement global de 37,4 milliards de dirhams. L’INDH a apporté dans ce cadre près de 24 milliards de dirhams. Des réalisations qui lui ont permis d’occuper la troisième place au niveau international parmi 135 programmes de développement social à travers le monde.
«C’est un bilan largement positif. Cette Initiative qui a placé l’élément humain au centre des politiques nationales est un projet de société innovant pour un développement national durable», a souligné Cherki Draïss, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, mercredi dernier à l’ouverture de l’atelier international organisé à Rabat les 18 et 19 mai à l’occasion du onzième anniversaire de l’INDH.Levier de développement social par excellence, l’INDH a axé son action pour sa deuxième phase (2011-2015) sur le désenclavement des régions rurales éloignées et enclavées dans le but de réduire les disparités et d'en finir avec les situations d’inégalité sociale. Dans ce sens, souligne M. Draïss, plus de 3.300 douars relevant de 22 préfectures et provinces ont pu profiter de 23.000 projets mis en place et financés par l’Initiative. L’INDH a également permis de financer près de 8.300 activités génératrices de revenus (AGR) dont la moitié est gérée par des femmes. Ces AGR sont situées à hauteur de 40% au niveau rural. Des statistiques qui témoignent, selon M. Draïss, de la réussite de cette initiative et viennent réfuter les fausses thèses de certains experts qui remettent en cause les résultats de ce programme.
Le même constat positif a été relevé par plusieurs participants internationaux qui ont tenu à saluer les réalisations de cette initiative, considérée désormais comme un modèle de réussite au niveau de la région MENA. C’était le cas notamment de Ysuswandi Tumenggung, secrétaire général du ministre de l’Intérieur indonésien, et Michel Hamad, représentant du département du Maghreb au sein de la région MENA à la Banque mondiale (BM), qui a saisi d’ailleurs l’occasion pour rappeler tout le soutien technique et financier apporté par la BM à cette initiative. «L’INDH constitue la toute première opération appuyée par la BM au niveau global ayant recours au nouvel instrument de financement appelé “prêt-programme pour les résultats (PPR)”. Cet instrument présente l’avantage de lier les décaissements non pas aux dépenses effectuées, mais bien aux résultats obtenus. Je tiens à souligner par ailleurs que ce programme a bénéficié pour sa seconde phase d’un prêt de 300 millions de dollars, soit 3 fois le montant du premier prêt, c’est le montant de prêt le plus élevé jamais accordé au Maroc par la Banque mondiale. Cela démontre la confiance que place la Banque dans cette initiative qui vise pour principal objectif la lutte contre la pauvreté», indique ce responsable.
Pour sa part, le président du Conseil économique et social et environnemental (CESE), Nizar Baraka, estime que l’INDH a largement contribué à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Selon lui, l’indice de pauvreté a été ramené, grâce à ce programme, à 4,4% en 2015 au lieu de 15% en 2004, de même que l’indice de Gini qui mesure les disparités sociales est passé de 0,40 à 0,38. M. Baraka a ajouté que l’INDH a notamment participé à la généralisation de la scolarisation des enfants en milieu rural ainsi qu’à l’amélioration des indices de développement humain du pays. Pour le président du CESE, l’enjeu futur pour l’INDH est de veiller à harmoniser les stratégies et les politiques publiques menées en matière de lutte contre la pauvreté avec les objectifs de l’initiative, dans le but de renforcer la portée et l’efficacité de ces politiques, de garantir la dignité de tous et d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement pour 2030.