19 Février 2016 À 19:40
Un raid mené par un avion non identifié contre une maison près de la capitale libyenne Tripoli, vendredi, a fait 40 morts. La maison visée à l'aube dans la localité de Sabrata, à 70 km à l'ouest de Tripoli, a été entièrement détruite, a précisé un responsable de la ville, Hussein Al-Dawadi, en précisant que «la grande majorité des morts étaient des Tunisiens qui étaient probablement des membres de l'EI».
Selon un responsable occidental cité par le «New York Times», le raid a été mené par des avions américains contre un camp de l'EI où se trouvait un haut responsable tunisien du groupe lié à deux attentats sanglants l'année dernière en Tunisie, ceux du musée du Bardo à Tunis et de Sousse. Ce responsable occidental non identifié a parlé de plus de 30 morts dans le raid, tous des membres de l'EI, dont un grand nombre est de nationalité tunisienne. C'est la première fois qu'un tel raid aérien vise la ville de Sabrata contrôlée par la coalition des milices de Fajar Libya. Les pays occidentaux considèrent Sabratha comme un bastion de l'EI dans l'ouest de la Libye.
La veille de ce raid aérien, le maire de Benghazi, dans l'est de la Libye, et le vice-maire de Tripoli ont dénoncé à Rome les conditions humanitaires extrêmement difficiles que connaissent leurs villes. «La situation est catastrophique à Benghazi», a déclaré devant la presse étrangère Omar Abdullah Mohamed El Barassi, maire de la ville. Abdulrahman Gelali, maire-adjoint de Tripoli, a souligné que de nombreux citoyens fuyaient des zones est et ouest de la ville exposées aux attaques des différents groupes armés.
La crise en Libye «a provoqué un fort chômage à Tripoli, les enfants ne vont pas dans les écoles et nous enregistrons une forte inflation, tout est plus cher : les maisons, les loyers, la nourriture», a dit M. Gelali. Les deux responsables locaux participaient à Rome, en tant qu'invités, à une session de l'Assemblée parlementaire de l'Union pour la Méditerranée.