28 Mars 2016 À 18:23
Les objets de trafic ne manquent pas à Madagascar. Le fait est que le pays est riche en ressources naturelles inestimables. Aujourd’hui, les exploitations illicites se déroulent non seulement sur terre, mais aussi dans les fonds marins. L’Alliance Voahary Gasy dénonce l’exploitation de coraux noirs dans l’Androy, les coraux noirs étant inscrits en annexe II de la Convention du CITES (Convention on International Trade of Endangered Species) ne pouvant pas ainsi être exploités pour des fins commerciales. Les scientifiques du Centre universitaire régional de l’Androy ont tiré la sonnette d’alarme sur ce sujet, depuis que des plongeurs marins professionnels ont débarqué dans la région Androy, afin de s’adonner à la collecte de coraux noirs.
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction CITES, un accord intergouvernemental signé le 3 mars 1973 à Washington, doit garantir que le commerce international des espèces inscrites dans ses annexes, ainsi que des parties et produits qui en sont issus, ne nuit pas à la conservation de la biodiversité et repose sur une utilisation durable des espèces sauvages. Les quelque 34.000 espèces animales et végétales concernées sont réparties dans trois annexes, I, II et III, en fonction de la gravité du risque que leur fait courir le commerce international. En dépit de cette interdiction, environ 50 kilos de corail noir, surnommé «bois de rose de mer», prisé des joailliers et menacé d'extinction, ont été saisi à Tuléar, dans le sud de Madagascar, par les autorités malgaches. L'inspecteur du ministère de la Pêche, Jean Pierrot Randriamialitina, a affirmé avoir intercepté, le soir du 22 mars, quatre sacs remplis de corail noir que transportait un Malgache dans le quartier de Sans Fil à Tuléar, précisant que le prétendu trafiquant, qui a été arrêté, «a acheté les coraux à Faux Cap (point sud de Madagascar) et allait les vendre à Antananarivo».
La police a également confisqué une armada d'équipements de plongée, dont une trentaine de bouteilles à oxygène, un compresseur, deux moteurs de hors-bord et des combinaisons de plongée, soupçonnés d'avoir été utilisés par les braconniers pour collecter du corail noir, a-t-on précisé de même source. Les richesses de la biodiversité de Madagascar, notamment son «bois de rose» (corail noir), ses tortues, ses reptiles, ses hippocampes, qui sont menacés d'extinction, sont l'objet de nombreuses convoitises. Ainsi, un arrêté ministériel malgache de 2014 interdit toute forme d'exploitation notamment l'extraction, la collecte, la conservation, le transport, l'achat et la vente de corail noir au niveau national.