21 Septembre 2016 À 17:29
Beaucoup de ses amis et ses proches étaient là pour faire revivre des moments qu’ils ont partagés ensemble. Des Marocains, mais aussi des Égyptiens qui l’estimaient et le respectaient, notamment le remarquable réalisateur Majdi Ahmed Ali, qui fut très touché par le décès de son ami Mustapha. Il était très ému lorsqu’il a pris la parole pour parler de lui et du souvenir douloureux qu’il n’arrive pas à effacer. Celui du message laissé dans sa boite vocale par Lahcen Laassibi lui communiquant l’état critique de Mustapha, alors qu’ils participaient tous les deux à la 37e édition du Festival du film du Caire, en novembre 2015. «Hélas, lorsque j'ai lu le message, notre ami avait déjà quitté la vie. C’est ce qui m’a vraiment choqué. Cette manière d’apprendre la nouvelle et le fait de ne pouvoir rien faire pour cet homme dont la présence est devenue pour nous une chose importante. Car Mustapha était aimé et respecté de tout le monde, même ceux qui n'étaient pas d’accord avec ses principes. Sa force résidait dans sa neutralité dans les jugements, que ce soit envers ses amis ou les autres. Il était catégorique et correct. J’aimais aussi sa manière d’écouter les gens et de les mettre à l’aise, de leur donner de l’importance et de l’espoir. Car lui-même était optimiste. Ce qui me donne l’impression que Mustapha Mesnaoui est toujours parmi nous», souligne Majdi Ahmed Ali.
En effet, le défunt, en tant que personne humble et discrète, a mérité cette reconnaissance posthume, au vu de tout ce qu’il a entrepris durant sa carrière en tant que chercheur et critique, dont les écrits ont fait passer des messages qui résonnent encore. Ainsi, revisiter le parcours de cet homme est, à juste titre, un point positif que nous devons au Festival international du film de femmes (FIFFS), qui a tenu à rendre hommage à quelqu’un qui a joué un rôle important dans le dialogue entre la cinématographie marocaine et celles d’ailleurs, notamment du monde arabe. «L’idée de lui dédier cette rencontre revient au directeur du FIFFS, Abdellatif Laassadi, et ce afin de pérenniser le parcours de Mustapha à travers un film autour de lui, même si les porteurs du projet ont trouvé beaucoup de difficultés pour le réaliser, faute de documents et d’archives. Ce travail d’équipe a nécessité beaucoup d’efforts pour rendre justice à quelqu’un qui a travaillé pour le cinéma au Maroc», précise Lahcen Laassibi, celui qui était à ses côtés quand il a quitté ce monde.
Le fils de Mesnaoui, également présent à cette cérémonie d’hommage, n’a pas manqué de relater les passions de son père, qu’il a lui-même héritées, notamment la lecture et l’amour du cinéma que le défunt a découvert, dans le cinéma de son quartier à Casablanca, alors qu’il était encore jeune, puis apprécié et compris grâce aux cinéclubs. C’est là où il s’est rendu compte que le cinéma peut jouer un rôle important dans une société. «Prendre en considération la culture dans les programmes politiques était son souci et sa préoccupation majeure», confirme le professeur Nourredine Afaya. Les allocutions et les mots de considération ont afflué de tous les côtés, lors de cette rencontre, avec le critique Ahmed Sijilmassi, Sabah Bendaoud ou encore le journaliste égyptien Ahmed Faïq. Tous ont loué la culture et le travail en profondeur de Mustapha Mesnaoui le nouvelliste, critique de cinéma et chroniqueur, qualifiant son parcours de brillant et exemplaire.