12 Avril 2016 À 17:48
La combustion de diverses matières, chimiques et organiques, est la principale source des polluants déversés dans l’air. Selon l’Organisation mondiale de la santé, chaque année, 7 millions de personnes décèdent prématurément de la pollution de l’air. Pour faire le diagnostic dans le Grand Casablanca, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement a lancé une enquête, dont les résultats ont été dévoilés en février dernier au palais des congrès de Skhirat, et qui montrent une «corrélation positive» entre les concentrations de particules dans l’atmosphère et les consultations pour des infections respiratoires.
Dans sa présentation, Chakib Nejari, vice-président de l'Université Mohammed VI des sciences de la santé de Casablanca, avait alors souligné que les résultats différaient selon les zones considérées (Aïn Sebaa et Sidi Bernoussi, le centre-ville et Mohammedia) et des agents polluants. Pour le dioxyde d'azote, émis par l'industrie et les transports, Chakib Nejari dit que les résultats ne révèlent pas de «seuil de danger», quant à l'ozone (essentiellement dû à la pollution automobile) il enregistre quelques pics de concentrations alors que le dioxyde de souffre (utilisation de combustibles fossiles) pose des problèmes de santé respiratoires ou cardiologiques à Aïn Sebaa et Sidi Bernoussi, là où se concentre l'essentiel de l'activité industrielle du Grand Casablanca. «L'objectif d'une telle étude est d'évaluer la pollution atmosphérique et doter le pays d'un système de surveillance pour anticiper les risques», a conclu Chakib Nejari pour lequel «ce sont les premiers résultats qui demandent à être affinés».
Le programme Qualit’air a également permis la mise en place d’un réseau de surveillance de la qualité de l’air dans les grandes villes du Maroc. C'est donc pour approfondir les connaissances dans ce domaine liant environnement et santé publique que Saïdia abrite du 12 au 15 avril le Colloque international «Combustion et pollution atmosphérique» (COMPOLA 2016) organisé par l'Université Mohammed Ier d'Oujda, le laboratoire ICARE (CNRS, France), en collaboration avec les Universités d'Orléans, de Lille et de Lyon. COMPOLA 2016 fait suite à deux précédentes éditions scientifiques en 2011 à Agadir sur les polluants organiques dans l'atmosphère et en 2014 à Tanger sur le thème des énergies et de la pollution, qui avaient chacun réuni près d'une centaine de scientifiques et d'industriels marocains et étrangers.