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«On veut faire du Maroc la destination préférée des parapentistes européens»

Le président de la Fédération royale marocaine de l’aviation légère et sportive, Mohamed Hachami, a fait le point pour «Le Matin» sur les sujets touchant de près l’aviation légère, le parapente, le parachutisme et le deltaplane. Les clubs, les licenciés et les conditions nécessaires pour pratiquer ce sport. Mohamed Hachami n’a esquivé aucune question.

Mohamed Hachami, président de la Fédération royale marocaine de l’aviation légère et sportive

12 Octobre 2017 À 18:28

Le Matin : la Fédération royale marocaine de l’aviation légère et sportive existe depuis les années 1980, pourtant elle reste méconnue du grand public. Est-ce que votre présence ici au Salon du sport et des loisirs vise à promouvoir ce sport ?

Mohamed Hachami : Vous avez bien raison de dire que la Fédération est peu connue. Mais depuis 2012, elle a commencé à faire sa place sur le plan national et international. Nous avons plusieurs manifestations internationales à notre actif. En 2013, nous avons organisé à Taroudant le premier Championnat africain de parachutisme, ainsi que le cinquième Championnat arabe de parachutisme auquel ont participé plusieurs pays arabes et africains. Nous avons aussi organisé le Festival international de parapente à Kelaât Magouna. On a lancé, il y a deux ans, le rallye Ibn Fernass. L’édition de cette année a été organisée en collaboration avec la Fédération espagnole. C’est un rallye qui a connu une réussite extraordinaire. On organise, en outre, tous les championnats tout au long de l’année, à savoir le championnat national, la Coupe du Trône et le rallye de la Marche verte.

Combien de clubs existent au Maroc ?

On était 9 en 2012. Actuellement, on est 24. Nous sommes en train de couvrir tout le territoire national en parapente. Le paramoteur et l’aviation légère se développent. Le parachutisme se développe aussi. Beni Mellal est connu pour être la destination préférée des Européens pour le parachutisme. Mais nous avons besoin de faire plus d’efforts.

Ce sport est réputé être réservé aux classes aisées. Que faites-vous pour en démocratiser l’accès ?

Il faut distinguer entre l’aviation légère, le parapente, le parachutisme et le deltaplane. Chaque discipline a ses spécificités. Le parapente est accessible à tout le monde. C’est un sport qui se pratique en montagne. Le parachutisme, on y travaille. Il se pratique à Beni Mellal. Il est accessible. En parallèle, la Fédération est en train de réfléchir sur des solutions pour rapprocher l’avion du citoyen de façon à faire de l’avion un moyen de formation et d’éducation. L’heure de vol est facturée à 1.300 DH parce que l’avgas (carburant de l’aviation légère) coûte cher, mais les prix pratiqués au Maroc restent néanmoins inférieurs à ceux pratiqués en Europe. Le litre de l’avgas coûte 28 DH. On est en train de réfléchir à l'introduction d'avions récents qui consomment de l’essence ordinaire.

Avec quel budget tourne annuellement votre Fédération ?

Le budget qui nous est alloué est de l’ordre de 2 millions de DH et des poussières. Ce n’est pas suffisant, mais on espère que le travail qu’on fait sera reconsidéré. Il ne faut pas oublier que le sport aérien est une ressource économique directe. Nous avons des Européens qui pratiquent massivement ce sport. Si on leur fournit tout ce qu’il faut au Maroc, ils n’auront pas besoin d’aller ailleurs. 

Combien d’Européens viennent pratiquer leur sport au Maroc ?

Entre le 15 décembre 2016 et 15 avril 2017, le club de parachutisme de Beni Mellal a contribué à 26.000 nuitées. C’est un petit exemple qui veut tout dire.

Vous disposez de combien de licenciés ?

On a entre 600 et 700 licenciés parapentistes, contre 52.000 en France. On est très loin. Mais par rapport au monde arabe, on est parmi les meilleurs. On cherche à faire du Maroc la destination préférée des parapentistes européens.

À part Beni Mellal, quels sont les autres endroits où se pratique le parapente ?

On le pratique autour de Marrakech où nous avons trois clubs, mais aussi au niveau de Mir Left, Aglou, Tiznit, Taroudant et Imilchil. Nous avons aussi plusieurs sites au niveau de l’Atlas. Ce sport se développe. On ne peut pas s’arrêter à 24 clubs. 

Quelles sont les conditions nécessaires pour pratiquer le parapente ou le parachutiste ?

La seule condition, à part les moyens, est d’être apte physiquement. Il faut aussi adhérer à un club. L’adhésion n’est pas chère et permet de suivre une formation d'une semaine au maximum parrainée par la Fédération. 

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