31 Juillet 2017 À 20:23
«S’il observe un mutisme sur ses projets, son entourage, ses idoles, il n’en demeure pas moins qu’il devient très bavard, voire éloquent, sur le champ de jeu. Il s’exprimait de manière fort satisfaisante sur un terrain. Son aisance ballon au pied n’avait d’égal que sa vista qui englobe tout le terrain. Ses équipiers savent à quel point ce joueur extraordinaire pouvait les localiser même sans qu’ils l’appellent. Recevra le ballon celui qui est le mieux placé ou celui qui ira porter le danger dans le camp adverse. Ils n’avaient pas besoin de se rappeler à son souvenir. Avant même de toucher le ballon, Dolmy avait déjà en tête tous ses coéquipiers et leur emplacement», écrivait notre confrère Mustapha Abou Ibadallah, sur les colonnes du «Matin» à l’occasion d’un hommage que l’association «Les amis du Ghiwane» lui a rendu en 2005. Un témoignage éloquent qui a cerné la personnalité du maestro. Timide et réservé, Dolmy n’en demeure pas moins un grand artiste.
Rare sont les jeunes d’aujourd’hui qui savent où Dolmy a fait ses débuts. Le célèbre n°6 de l’équipe nationale et n°4 du Raja a fait ses premiers pas d’abord à Derb Fokara puis au terrain du «Chili», terrain mitoyen de l’Hermitage (Il n’existe plus aujourd’hui. Il est devenu une voie de circulation). Ses prestations ne laissaient personne indifférent jusqu’au jour où Lhaj Mohamed Rahimi plus connu sous le pseudonyme de Youâari, actuel chargé du matériel du Raja, et Mustapha Choukri, plus célèbre par son surnom Petchou, le découvrirent. D’après notre confrère Abou Ibadallah, «c'est Youâari qui l’a fait signer au Raja et c’est Petchou qui a parrainé Mjid (Dolmy) et c’est lui qui lui a enseigné le football dans le club. Le talent de Dolmy fera le reste».
Fin technicien, Dolmy est aussi doté d’une grande capacité à enrayer le jeu adverse et à se projeter vite vers l’avant pour lancer ses attaquants. L’Anglais Marc Hatley peut encore témoigner des misères que lui a fait subir le maestro au Mondial 1986 au Mexique. Intraitable comme milieu défensif, Hately a dû recourir à la violence pour l’intimider et c’est ce qui lui a valu le carton rouge. Sa prestation ce jour-là lui avait valu 9/10 du quotidien spécialisé «l’Équipe». Les entraîneurs qui se sont succédé à la tête de la direction technique du Raja le tenaient en haute estime. Il bénéficiait d’un statut particulier. Non parce qu’il imposait sa façon de jouer ou imprimait son rythme aux matches des Verts, mais tout simplement parce que ce joueur exceptionnel avait sur l’ensemble de ses coéquipiers une influence positive. Ses coéquipiers n’étaient pas n’importe lesquels. Ils avaient pour noms Ghandi, Houmane, Petchou, Ptit Omar, Abdelhak Fethi, les deux Jawad, Bénéné, pour ne citer que ces joueurs remarquables. Tous ceux qui ont présidé aux destinées de la direction technique du club le plus populaire du Royaume ne se sont jamais embarrassés des directives à donner au milieu du terrain du grand club bidaoui. Sur le terrain, il pouvait orienter le jeu à sa guise, imposer sa conception du jeu.
Non parce qu’il était mieux qu’un entraîneur mais parce que tous joueurs et public n’avaient d’yeux que pour lui. Ils mesuraient la forme du Raja par celle de Dolmy. Ces entraîneurs que le Raja avait enrôlés à un moment ou à un autre étaient de gros calibres. Ils n’avaient rien à apprendre d’un joueur, fut-il de la trempe de Dolmy. Mais pour ce garçon chez qui la timidité avait davantage contribué à son charisme, ces techniciens avaient également un faible pour lui. Ils ne lui refusaient rien. Ils prenaient même part à la composition de la formation qui allait évoluer sur le terrain : Khamiri, El Ammari, Tachkov, Orotz, Ba Mohamed (Tibari), des noms qui résonnent fort dans le firmament du football national et international.
En 20 ans de carrière, Dolmy, qui évolue pourtant au poste de milieu défensif, n’a jamais récolté le moindre carton. En plus de sa vision phénoménale de jeu, le n°4 du Raja est doté d’un jeu propre. C’est ce qui lui a valu le prix du Fair-play de l’UNESCO en 1992. Il est, d’ailleurs, l’unique joueur marocain à remporter ce titre. Durant sa riche carrière, Dolmy a gagné trois Coupes du Trône avec le Raja, une Coupe d’Afrique des nations avec les Lions de l’Atlas en 1976 à Addis Abeba en Éthiopie. Il a aussi atteint le 8e de finale de la Coupe du monde avec les Lions de l’Atlas.
La Fédération royale marocaine de football devrait verser quelque 200 millions de centimes à la famille du Défunt Abdelmajid Dolmy, apprend-on auprès d’une source fédérale. Les 200 millions équivalent à la recette de la rencontre du Trophée des Champions qui a opposé samedi le Paris-Saint Germain et l’AS Monaco au grand stade de Tanger. L’instance fédérale a indiqué vendredi dans un communiqué qu’il allait verser la recette de la rencontre précitée à la famille du défunt.
En 20 ans de carrière, Dolmy, qui évolue pourtant au poste de milieu défensif, n’a jamais récolté le moindre carton. En plus de sa vision phénoménale de jeu, le n°4 du Raja est doté d’un jeu propre. C’est ce qui lui a valu le prix du Fair-play de l’UNESCO en 1992. Il est, d’ailleurs, l’unique joueur marocain à remporter ce titre. Durant sa riche carrière, Dolmy a gagné trois Coupes du Trône avec le Raja, une Coupe d’Afrique des nations avec les Lions de l’Atlas en 1976 à Addis Abeba en Éthiopie. Il a aussi atteint le 8e de finale de la Coupe du monde avec les Lions de l’Atlas.