Culture

Amine Demnati ou la mémoire d’un artiste dont les œuvres continuent de faire parler d’elles

Quarante six ans après la disparition de l’artiste-peintre Amine Demnati, un hommage posthume lui a été rendu, mardi dernier, au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain. Cet événement a été honoré par le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et la présence effective de S.A.R. la Princesse Lalla Selma.

Amine Demnati dessinait l’univers de son enfance et du monde à venir.

13 Décembre 2017 À 19:50

C’était aussi l’occasion de fêter la publication du beau livre «Amine Demnati, vingt-neuf printemps, un été», consacrant son parcours et son talent, puis d’apprécier une série d’œuvres du défunt, disparu tragiquement un 10 juillet 1971. Une soirée mémorable qui restera gravée dans les annales de la scène culturelle marocaine et plus particulièrement l’univers des arts plastique, dont feu Amine Demnati fait partie intégrante. Car, c’est l’un des précurseurs de la peinture marocaine, ayant laissé à jamais son empreinte et ses idées avant-gardistes. r>Ainsi, la consécration de cet artiste au Musée r>Mohammed VI en dit long sur la stratégie culturelle et artistique menée dans notre pays. À ce propos, le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi, a rappelé que «le Maroc, sous la conduite éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, n’a cessé d’accorder la plus haute attention à la culture comme levier de développement social et économique, permettant, également, un rayonnement au-delà des frontières. En inaugurant le Musée Mohammed VI, Sa Majesté le Roi a mis la culture à la portée de tous les Marocains». Aujourd’hui, ce même Musée peut accueillir les talents marocains et les mettre en valeur, comme cette soirée de commémoration pour le regretté Amine Demnati. Lui, qui rêvait de son vivant de voir des musées d’art au Maroc comme ailleurs, aurait été content de contempler ses œuvres accrochées au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain. À ce propos, le peintre et critique d’art Maurice Arama raconte dans le livre sur Amine Demnati que ce dernier était un féru des musées et de tous les arts. «Tout ce qui était art l’attirait, la peinture bien sûr, mais aussi le théâtre, le cinéma et la poésie». Arama n’a pas manqué de louer son intelligence, son talent et son savoir-vivre. r>Il dessinait l’univers de son enfance et du monde à venir. J’ai été très imprégné par son parcours où il avait Cherkaoui comme parrain et s’est lié d’amitié avec Jilali Gherbaoui et bien d’autres peintres de sa génération, comme en témoigne le film réalisé en hommage à sa jeune et fructueuse carrière. Certains de ceux qui ont connu le défunt et accompagné son odyssée y figuraient, notamment, entre autres amis et proches, Hussein Talal, Abdelhay Mellakh, Abdelouahab Doukkali… et se sont exprimés sur sa peinture et son talent dans d’autres arts. «Amine Demnati a vécu à une époque où le Maroc se recherchait en art plastique, où l’artiste marocain cherchait son identité et voulait revenir aux sources à travers des compositions de la vie quotidienne au Maroc. Je trouve qu’Amine Demnati s’exprimait bien sur ses toiles. r>C’est, d’ailleurs, grâce à lui que je me suis découvert cette passion pour les arts plastiques», renchérit Élisabeth Bauchet-Bouhlal, président-directeur général du Es Saadi Gardens & Resort. r>D’autres témoignages tout aussi touchants prennent le relais aussi bien dans le film (réalisé par la première chaîne nationale, Al Oula) que dans le beau livre paru à l’occasion. Ce dernier, écrit par Maurice Arama, fut préfacé par la belle plume de Abdeljalil Lahjomri et introduit par le frère du défunt, El Hassan Amine Demnati. Très touché par cet hommage qui est, selon lui, une belle reconnaissance du talent de son cher frère, El Hassan Demnati a indiqué que malgré le court parcours du regretté, celui-ci a laissé une diversité d’œuvres plastiques, à travers laquelle il s’est distingué par la sauvegarde de l’identité marocaine. r>Toutefois, cette cérémonie commémorative a été marquée par la présentation du livre de Demnati, avec la participation de son auteur, r>Maurice Arama, et de la professeure universitaire Nadia Sabri. Ainsi, l’analyse scientifique de cette dernière a pu mettre en relief le travail et la recherche accomplis par le défunt, dont le parcours artistique, selon la commissaire d’exposition r>Nadia Sabri, suscite bien un discours et donne à voir le déroulement de l’œuvre de Demnati qu’elle a intitulée «Amine Demnati : l’œuvre inachevée, le lien à faire». Cette œuvre qui, malgré le court parcours de son concepteur, continue encore d’impressionner et de faire parler d’elle.

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