Sports

Les artisans de la «mondialisation» du WAC

Parmi les 23 éléments retenus par Houcine Ammouta pour disputer la Coupe du monde des clubs, six joueurs se sont particulièrement démarqués la saison dernière avec le Wydad de Casablanca, notamment en Ligue des champions. Du capitaine Ibrahim Nakkache au feu follet Achraf Bencharki, zoom sur les piliers de l’effectif des Rouges.

10 Décembre 2017 À 14:47

Zouheir Laâroubi, un gardien au calme olympienr>Au-delà de ses parades décisives et de ses sorties aériennes tout en justesse, Zouhair Laâroubi est un portier qui s’est surtout distingué par son sans froid, voire «glacial» pour certains. En demi-finale face à l’USMA et en finale face à Al Ahly, l’appréhension se lisait dans les visages de pratiquement tous les joueurs, sauf celui du portier, qui n’en est pas pour autant moins impliqué dans le jeu, mais qui a reçu le don de garder son calme dans les situations les plus inextricables. r>Le dernier rempart du Wydad est capable de redonner confiance à son équipe lorsqu’elle perd du terrain (à l’image de sa sortie décisive en finale retour de la Ligue des champions, face à Zakaria Moemen qui avait déjà doublé les défenseurs centraux). r>Il n’hésite pas non plus à recadrer ses défenseurs (à l’instar du jeune Amine Attouchi en C1) et à hausser le ton pour remettre l’équipe sur la bonne voie.

Brahim Nakkache, l’inusable capitainer>À 36 ans, Ibrahim Nakkache a dû attendre le crépuscule de sa carrière pour atteindre le sommet et soulever le trophée de la Ligue des champions de la CAF. r>Une belle consécration pour les efforts consentis par l’ancien joueur du Difaâ Hassani d’El Jadida et de l’AS FAR, dont la longévité démontre la rigueur et l’engagement total en faveur du maillot qu’il enfile. r>Produisant un volume de jeu digne d’un gamin de 19 ans, très acharné défensivement et correct en relance, le capitaine du WAC donne l’impression de pouvoir jouer au moins quatre autres saisons au top niveau. Brahim Nakkache, tout comme Issam Erraki, est un véritable modèle à suivre pour les joueurs de la Botola Maroc Telecom : une bonne hygiène de vie est la clef de la réussite et le meilleur moyen de garantir une évolution constante.

r>Achraf Bencharki, le plein de confiance et du talent à revendrer>Il a été la star incontestable des demies et de la finale de la Ligue des Champions CAF 2017. r>Achraf Bencharki a martyrisé les défenses de l’USM Alger et d’Al Ahly égyptien à lui seul, de par ses contrôles millimétrés, ses dribles imprévisibles, ses accélérations et surtout ses buts. r>Très apprécié par les entraîneurs du WAC et de la sélection nationale (A et A’) en raison de sa polyvalence – il peut évoluer comme attaquant de pointe, comme attaquant de soutien ou comme ailier sur les deux couloirs –, l’ancien international olympique s’est démarqué dès son plus jeune âge avec le Maghreb de Fès pour ensuite rallier les rangs du WAC. r>Chez les Rouges, il a pris tout son temps pour décrocher une place de titulaire, mais depuis, il est devenu littéralement indéboulonnable. r>Dans une époque où les fers de lance se font très rares au Maroc, Achraf est un joueur à protéger, un attaquant de la fibre des grands, ceux qui ne flanchent jamais quel que soit le calibre de l’adversaire, voire qui prennent une autre dimension face aux grandes équipes.

r>Salaheddine Assaïdi, le métronome d'Ammoutar>L’AS FAR doit se mordre les doigts à chaque fois que le milieu de terrain du Wydad se démarque, car les Militaires ont laissé filer deux des éléments qui font le bonheur des Rouges actuellement : le capitaine Brahim Nakkache et Salaheddine Assaïdi. Le second, maillon essentiel assurant la transition entre la phase offensive et défensive, n’attire pas beaucoup les projecteurs, mais le travail qu’il abat sur la ligne médiane du Wydad est tout simplement colossal. Récupérateur par occasions, distributeur, relayeur ou encore passeur décisif, Assaïdi est un joueur de l’ombre, mais essentiel au dispositif tactique de Houcine Ammouta. «Nous savons que nous allons affronter une équipe qui a de l’expérience dans cette compétition (les Mexicains de Pachuca, ndlr), mais nous comptons bien défendre nos chances et dépasser ce premier cap. Il y a une très belle ambiance qui règne dans le groupe, c’est ce qui nous permet de tenir tête aux adversaires les plus redoutables. Nous comptons donc représenter notre pays de la meilleure des façons aux Émirats arabes unis», a confié Salaheddine Assaïdi au quotidien «Le Matin» une semaine avant le départ vers Abu Dhabi, une déclaration qui dégage une autre qualité du milieu du WAC, qui croit dur comme fer au collectif, bien plus que les individualités.

r>El Karti, premier pourvoyeur des attaquants du WACr>L’une des plus belles recrues du Wydad lors des dernières années ! Le natif de Khouribga n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour décrocher les faveurs du public wydadi, grâce à son apport offensif conséquent et ses réalisations dans les moments les plus délicats. Ex-joueur de l’Olympique de Khouribga, ancien international olympique (meilleur joueur du tournoi de Toulon en 2015 avec le Maroc) et l’un des cadres de la sélection nationale des joueurs locaux actuellement, Walid endosse une grande responsabilité dans le milieu de terrain de Houcine Ammouta, car évoluant devant deux joueurs à vocation défensive (Assaïdi et Nakkache) et donc principal relayeur des attaquants des Rouges. Une frange du public lui reproche son manque de régularité, surtout au milieu de la saison écoulée, lorsque son niveau avait baissé d’un cran, mais le médian a toujours su rebondir et reconquérir le cœur des fans wydadis lors des grands rendez-vous, à l’image de son but historique face à Al Ahly en finale retour de la Ligue des champions.

Ounajem, le spécialiste du «slalom»r>Ce n’est pas pour rien qu’il est en lice, en compagnie d’Achraf Bencharki, pour le titre de meilleur joueur africain évoluant au continent, au titre de la saison 2017. Mohamed Ounajem a cassé bien des reins en Ligue des champions lors de la campagne victorieuse du Wydad cette année, tapant dans l’œil des recruteurs des équipes les plus prestigieuses du continent, notamment les deux géants égyptiens d’Al Ahly et du Zamalek. Extrêmement technique, dribleur à volonté et très rapide sur les deux couloirs, Ounajem a su, contrairement à plusieurs autres joueurs talentueux de la Botola Maroc Telecom, consacrer ses qualités aux besoins du collectif tout en évitant l’individualisme. Ses passes décisives lors des derniers tours de la C1 africaine sont la parfaite illustration de cet altruisme qui distingue le jeune originaire d’Errachidia. Avec Bencharki et Ismaïl El Haddad, Ounajem constitue une pièce maîtresse du trident offensif de Houcine Ammouta. Sa blessure en finale aller de la Ligue des champions avait fait naître quelques doutes quant à sa participation au Mondial des clubs, mais le feu follet du WAC sera bel et bien présent à Abu Dhabi et ne ratera sûrement pas l’occasion de faire l’un de ses fameux slaloms face à la défense des Mexicains de Pachuca, samedi. 

Copyright Groupe le Matin © 2025