02 Mars 2017 À 18:45
Centrale Danone a de quoi être fière. L’entreprise a décroché le trophée de l’Entreprise citoyenne délivré par la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). Une distinction qui récompense le groupe pour «ses efforts» en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes en situation vulnérable et l'accompagnement des petits éleveurs. «Cette consécration est une nouvelle marque de confiance qui vient confirmer notre engagement auprès des consommateurs, des éleveurs partenaires et des générations futures auprès desquelles plusieurs programmes ont été déployés», se félicite Amjed Achour, directeur Responsabilité sociale du groupe.
La recette ? Une stratégie RSE (Responsabilité sociale de l'entreprise) «bien rodée» qui met en avant les partenaires de l'entreprise. Le programme «Hlib Bladi» en est une preuve. Concrètement, ce programme a permis à Centrale Danone de séduire de plus en plus d’éleveurs. «Le lait est notre principale matière première. Notre initiative qui prône la pratique d’une agriculture durable a pour objectif d’améliorer les conditions de vie de quelque 40.000 personnes de manière indirecte via un accompagnement de proximité adéquat. À travers “Hlib Bladi”, nous ambitionnons, également, de toucher quelque 10.000 petits éleveurs à l'horizon 2020», détaille Amjed Achour.
Pour mener à bien sa stratégie RSE et en conforter la texture, l’entreprise s'est dotée d'un département dédié. Ce dernier dépend du Secrétariat général. Sa mission : animer une démarche annuelle d’évaluation des pratiques de Centrale Danone en termes de RSE ou encore initier des programmes comme celui de l’insertion professionnelle des jeunes en difficulté avec l’aide des différents partenaires. La RSE se décline aussi (d'abord) en interne. Une entreprise citoyenne ne peut faire l'économie d'une proximité avec ses collaborateurs. C’est pour cette raison que leurs santé et bien-être sont pris au sérieux chez le groupe. Centrale Danone affirme ainsi miser sur de «bonnes conditions» de travail que ce soit en termes de sécurité, d'accès aux soins de santé ou de gestion du temps de travail aussi la formation n'est pas en reste.
«Outre nos approvisionnements, notre engagement se traduit aussi par nos investissements pour soutenir nos fournisseurs dans leur processus de mise à niveau», fait valoir le directeur RSE.
Nul doute. Une bonne politique RSE se fait ressentir sur les résultats. Amjed Achour le confirme : «au-delà des résultats financiers, la stratégie RSE nous permet d’attirer les talents qui aujourd’hui prennent de plus en plus en considération l’engagement de l’entreprise pour laquelle ils vont travailler et continuer à générer de la fierté auprès de nos collaborateurs». Et ce n’est pas tout. «Nous pouvons aussi percevoir de manière évidente l’impact au niveau de la collecte du lait via le programme “Hlib Bladi” qui améliore in fine la qualité de notre lait et donc la qualité de nos produits finis», ajoute Monsieur RSE du groupe. Centrale Danone semble donc une entreprise où il fait bon travailler. L'entreprise en veut pour preuve que les équipes sont au centre des enjeux de la responsabilité sociale. «Nous mettons un soin particulier à travers l’Institut Danone Maroc et les experts qui le composent à sensibiliser nos collaborateurs sur leur hygiène de vie et leur alimentation afin de les aider à préserver leur capital santé», développe Amjed Achour.
Un des principaux challenges du groupe : la diversité. L’entreprise affirme que plus de 60% de femmes travaillent dans l’une de ses unités industrielles. «Cette politique se poursuit puisque nous venons de nommer la première femme responsable de plateforme logistique et nous poursuivons cette stratégie avec l’ouverture de postes traditionnellement occupés par des hommes à des femmes», assure le responsable. Impliquée de façon «active et visible» dans plusieurs projets de responsabilité sociale, Centrale Danone met désormais l’accent sur la dimension sociale et environnementale. À ce jour, la société compte pas moins de 4.000 collaborateurs, 120.000 éleveurs partenaires, 75.000 points de vente desservis quotidiennement. Une force de frappe qui lui permet de revendiquer plus de 60% du marché des produits laitiers.
La responsabilité sociale est une «véritable» culture chez Centrale Danone. Insertion professionnelle des jeunes en situation de précarité, sensibilisation à une bonne nutrition, accompagnement des petits éleveurs partenaires dans le développement de leur métier… Bref, le groupe déploie toute une stratégie pour mériter le précieux titre d’Entreprise citoyenne. Entretien avec Monsieur RSE, Amjed Achour.
Le Matin-É co : Votre programme d’insertion professionnelle des jeunes déployé à Tanger vous a valu le trophée RSE décerné par la CGEM. Quelle est sa particularité ?Amjed Achour : Le programme a d’abord été initié à Casablanca où nous avons mené une expérience pilote avec l’association L’Heure joyeuse pour former des jeunes en situation de précarité à des métiers de préparateurs de commande et d’aide-vendeurs. Nous avons par la suite étendu ce programme à Tanger en partenariat avec l’association AHSUD. Aujourd’hui, ce sont quelque 30 jeunes qui sont passés par ce circuit de formation et d’insertion professionnelle et qui ont pu démontrer à la fois leur capacité d’intégration dans un environnement professionnel et leur sérieux dans le travail. Nous œuvrons pour que ces jeunes ne soient plus exclus du secteur d’activité formel.
Comment appréciez-vous l’impact des investissements dans la RSE sur les performances commerciales et financières du groupe ?Notre politique RSE a des impacts avérés sur nos résultats. Ceci étant, il est aujourd'hui difficile de livrer une appréciation chiffrée sur la corrélation entre nos actions RSE et notre performance financière. Nous pouvons cependant percevoir de manière évidente l’impact au niveau de la collecte du lait via le programme «Hlib Bladi» qui améliore la qualité de notre lait et donc la qualité de nos produits finis.
La responsabilité sociale, c'est d'abord les opérations ciblant les collaborateurs. Comment cela se traduit-il au sein de votre groupe ? Nos collaborateurs sont au centre de nos enjeux de responsabilité sociale. Hormis les aspects de conditions de travail et avantages sociaux, nous nous sommes attelés, depuis plusieurs années, à améliorer leurs conditions de travail et leur sécurité avec un focus tout particulier sur la prévention des accidents. Depuis le début de cette année, nous mettons un accent tout particulier sur les habitudes alimentaires de nos propres collaborateurs et de leurs familles. La recherche a établi aujourd’hui que l’alimentation est un facteur non négligeable dans la prévention des maladies dites non transmissibles. Au niveau du management, nous avons des indicateurs que nous suivons de manière rigoureuse pour permettre l’accès à plus de femmes dans les instances décisionnelles. Nous comptons aller au-delà puisque nous sommes signataires depuis juin 2016 avec un certain nombre de multinationales implantées au Maroc d’une charte diversité, portée par le Club de la diversité.
Le groupe apparait particulièrement fier de son programme «Hlib Bladi»...Notre programme «Hlib Bladi» est notre réponse aux besoins de notre communauté d’éleveurs partenaires. Nous avons à travers ce programme voulu avoir une réponse cohérente pour les petits éleveurs qui ont souvent entre 2 et 3 vaches et qui nécessitent un vrai encadrement de proximité. C’est justement cette fibre sociale qui se manifeste à travers ce programme avec une volonté qui dépasse les enjeux business, qui est de faire de ces petits éleveurs et de leurs familles les éleveurs de demain, les accompagner dans la professionnalisation de leur métier par l’adoption des techniques d’élevage, maintenir leur activité par l’amélioration de leurs revenus et de leur niveau de vie et enfin pérenniser dans le temps leur métier avec la formation de la relève.