25 Mai 2017 À 21:54
Après le candidat du Parti socialiste, Didier Le Bret, «Le Matin» est allé à la rencontre candidat du Parti Les Républicains (LR), Erwan Borhan Davoux. Ce quadra, né en 1972 à Tunis, diplômé de Sciences Po Paris et qui a fait un passage, en tant que fonctionnaire dans les départements français de l’Intérieur, de la Défense… a définitivement tourné le dos à la fonction publique en 2012 pour se consacrer entièrement à la politique. «Chargé de mission des Républicains pour la neuvième circonscription des Français établis hors de France depuis avril 2015, j’ai été officiellement investi candidat aux élections législatives en juin 2016», lance-t-il, lors d’une rencontre avec les journalistes hier à Casablanca. Déclinant les grandes lignes de son programme électoral, il a fait 15 propositions phares à ses électeurs potentiels.
La première concerne l'enseignement français à l'étranger qui a été traité, selon lui, de manière secondaire durant le quinquennat de François Hollande, puisque, dit-il, les crédits consacrés à cet enseignement ont baissé de 8% durant ce quinquennat. «Les familles doivent supporter les frais de scolarité qui n'ont pas cessé d'augmenter. Il faut mettre un terme à cette dérive, car l'enseignement français à l'étranger à une double mission : scolariser les enfants des Français à l'étranger et aussi s'adresser à ceux qui n'ont pas la nationalité française et qui souhaitent faire leur enseignement en Français». M. Davoux insiste ainsi sur la nécessité de conserver cette double mission. Comment ? «D'abord en faisant en sorte que le budget de l’État soit sanctuarisé et que le désengagement de l’État s'arrête. Deuxièmement, en réformant la gouvernance de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger qui a, pour l'instant, un fonctionnement très opaque et une gestion comptable à très court terme. Je pense qu'il faut avoir une vision à moyen et long terme. Il faut surtout associer les parents d'élèves à la prise de décision. Et, troisièmement, en revoyant le système des bourses. Parce que ce système n'a pas compensé la disparition de la prise en charge qui avait été décidée par Nicolas Sarkozy pour les classes de lycée», explique-t-il.
Autre sujet qui tient à cœur au candidat des Républicains : la réforme de la fiscalité. Il estime dans ce contexte qu’au cours du quinquennat précédent on avait considéré que les Français de l'étranger sont des nantis, des exilés fiscaux et qui ont été ainsi assujettis à de nouvelles taxes comme la Contribution sociale généralisée (CSG) et la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS). Il appelle donc à supprimer l’assujettissement des Français établis hors de France à ces taxes. Car, argumente-t-il, «les Français de l'étranger ont leurs propres caisses, la Caisse des Français de l'étranger. Donc, ils n’ont pas à contribuer à éponger le déficit du régime de la sécurité sociale dont ils ne bénéficient pas».
Il évoque comme proposition phare aussi de définir la résidence en France comme une résidence principale et non comme une résidence secondaire taxée comme telle. «Avoir un logement en France quand on vit à l'étranger est tout à fait normal», nous explique-t-il. M. Davoux est revenu aussi sur le «fonds d'investissements expatriés». «Ce qui a pour but d'aider les entrepreneurs qui sont de plus en plus nombreux au Maroc et dans d'autres pays de la circonscription et qui ont une idée de projets innovants, mais qui n'ont pas, au départ, les fonds nécessaires pour les initier. Ce que je propose c'est un fonds d'amorçage qui serait financé par de grandes entreprises et par les entrepreneurs eux-mêmes pour démarrer et avoir les fonds nécessaires pour amorcer la dynamique», précise-t-il. Ce fonds contribuera, estime le candidat LR, à développer la vitalité économique de cette région. «Ce sera à la fois gagnant pour le jeune entrepreneur et pour le pays dans lequel il réside».
En ce qui concerne la région du Maghreb, M. Davoux souhaite que la relation avec le Maghreb soit une relation prioritaire à un niveau politico-stratégique. «Ce qui était le cas, par exemple à l'époque de Jacques Chirac puisqu'on avait coutume de dire que la relation entre la France et le Maroc était pratiquement une relation entre familles. Je pense que la France a un peu banalisé ses relations avec le Maroc. Le Maroc mérite d'avoir une relation spécifique à part entière et ne pas être mis dans le même moule que d'autres pays et surtout ne pas laisser l’Union européenne décider d'une coopération technique. La relation entre la France et le Maroc est politique, stratégique et prioritaire et la France doit jouer son rôle à ce niveau», a-t-il déclaré. En ce qui concerne sa position par rapport à l’affaire du Sahara, il dit s’aligner sur la position diplomatique de la France. «C’est-à-dire la recherche d'une solution juste durable et équitable agréée par les Nations unies et en accord avec les résolutions du Conseil de sécurité», insiste-t-il.