23 Mai 2017 À 23:10
Plus de 579 immigrés ont pu bénéficier du projet d’insertion socio-économique des réfugiés urbains au Maroc par l’auto-emploi. Lancé en 2007 et centré sur la question spécifique de l’emploi, ce projet, élaboré par l’Association marocaine d’appui à la promotion de la petite entreprise (Amappe) et piloté par le Haut Commissariat aux réfugiés, vise à encourager la création d’activités génératrices de revenus et la formation professionnelle des migrants pour favoriser leur insertion dans la société. Selon une première évaluation de ce projet, de nombreux immigrés, en majorité des Subsahariens, ont pu réussir leurs projets grâce à l’accompagnement qui leur a été fourni.
Selon les chiffres communiqués lors d’un atelier de réflexion organisé mardi à Rabat pour présenter les résultats de ce projet, le taux de survie des activités génératrices de revenus créées au cours de ces dix années (428 projets) dans le cadre de ce programme est estimé à 53,7%. Un taux honorable, compte tenu de la vulnérabilité et la fragilité des immigrés, explique d’ailleurs le secrétaire général du ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, Lahbib Nadir. Une vulnérabilité attribuable à plusieurs facteurs socio-économiques, notamment la barrière de la langue, l’inadéquation du profil avec le marché de l’emploi et les discriminations basées sur la race ou encore la couleur. Il faut également souligner la capacité d’adaptation des projets, en particulier suite à l’arrivée massive des Syriens à partir de 2013-2014 et l’éclatement géographique de l’implantation des réfugiés. Conscient de cette situation, le Royaume a mis en place une batterie de mesures pour garantir une meilleure intégration des migrants au sein de la société.
Selon M. Nadir, le Maroc est parmi les rares pays à avoir supprimé la préférence nationale et à octroyer des permis de travail systématiquement à tout migrant, muni d’un contrat de travail et ayant bénéficié de l’opération exceptionnelle de régularisation. Le Royaume a procédé également à l’ouverture de l’accès des migrants aux formations assurées par l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail et aux programmes de formation dispensés par les centres de l’Entraide nationale afin d’augmenter les chances des migrants d’avoir un emploi décent. L’accès a été en outre garanti aux migrants pour consulter les services de recherche d’emploi fournis par l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec). En outre, une extension des lois relatives à l’exercice de certaines professions réglementées, comme celles des infirmiers et des sages-femmes, a été réalisée au profit des ressortissants étrangers.