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L’Espagne se démarque avec le Trio Chicuelo et Marco Mezquida

Le voyage «D’île en île» n’est pas encore terminé. Il a fait escale, mardi dernier, dans le cadre de Mawazine, aux îles Baléares (Espagne) qui ont participé à cette odyssée avec le Trio Chicuelo et Marco Mezquida, le premier au piano et le second à la guitare flamenco, accompagnés du percussionniste Paco De Mode.

Le trio, même s’il est uniquement instrumental, est très expressif.bPh. Kartouch

17 Mai 2017 À 19:23

Une communion musicale ayant vu le jour il y a à peine trois ans, mais qui prend de l’ampleur, vu le concert qu’ils ont offert au public passionné du Chellah. «Nous avons travaillé, moi et Chicuelo, il y a trois années au Festival Jazz Marciac en France, où nous avons joué ensemble pour la première fois. C’était tellement magnifique que nous avons décidé de continuer à le faire. Nous sommes devenus de grands amis, ce qui a facilité notre travail ensemble. Après quelques concerts, Chicuelo a décidé d’écrire des chansons à lui en plus de celles qui m’appartiennent et on est bien partis à travers les concerts. Ce n’est qu’après que nous avons décidé d’intégrer au duo un percussionniste pour élever le ton du groupe. Et c’est là où l’apport de Paco De Mode fut des plus forts pour nous, puisqu’il n’y avait ni voix ni autre chose pour donner plus de tonus sur scène. Donc, le trio que vous avez vu est né de cette manière. Je trouve que c’est un trio magnifique. Même s’il est uniquement instrumental, il est très expressif», souligne le pianiste Marco Mezquida.

En effet, le public a eu droit à une prestation avec des instrumentistes de grande connaissance musicale. Imprégnés de musiques locales, méditerranéennes, mais aussi universelles, ils offrent un métissage des plus exceptionnels. Leur premier CD, «Connexion», qu’ils viennent de signer à Barcelone, en dit long sur la recherche qu’ils ont menée tous les trois pour arriver à séduire tous les mélomanes des musiques du monde, grâce aussi à leur virtuosité et leur complicité sur scène. «Il y a beaucoup d’influences qui nous inspirent dans notre répertoire.

La chanson espagnole populaire, le flamenco, le jazz, car moi-même je viens du style de jazz, de la composition contemporaine, de la musique classique aussi. Pour moi, c’est un mélange de beaucoup de formes musicales. Nous sommes très ouverts à toutes les musiques du monde», précise Marco Mezquida. Le musicien n’en est d'ailleurs pas à sa première prestation au Maroc, car il est déjà venu se produire au Festival Jazz au Chellah, il y a quelques années. Et d’ajouter qu’il trouve le public marocain très ouvert et extrêmement passionné par la musique. «Ce sera toujours un plaisir de revenir au Maroc pour le rencontrer», renchérit Mezquida qui est un musicien complet et légendaire, ayant créé un style pianistique unique, s’imprégnant et se nourrissant dans la diversité. Aux côtés de son ami Juan Gómez Chicuelo, l’un des guitaristes les plus importants du flamenco, ils arrivent à présenter un mélange marqué par l’authenticité, l’admiration mutuelle et une dévotion complète à la musique. Précisons que Chicuelo est l’un des compositeurs les plus productifs et originaux de ces dernières générations. Il a eu le privilège de partager la scène avec des musiciens de taille, comme Chano Domínguez, et collaboré avec la pianiste Maria João Pires. 

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