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Lancement de la 32e réunion du Comité intergouvernemental d’experts

La 32e réunion du Comité intergouvernemental d’experts, organisée à l’initiative du Bureau pour l’Afrique du Nord de la Commission économique pour l’Afrique, a été lancée officiellement hier à Rabat pour prendre fin le 6 octobre. Cette réunion a mis l'accent sur la nécessité d'un effort concerté et commun de tous les pays de la région pour relever les défis de l’emploi.

Ph. Saouri

03 Octobre 2017 À 20:32

Le Bureau de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), qui a entamé mardi les travaux de la 32e réunion du Comité intergouvernemental d’experts (CIE) sous le thème «Emploi des jeunes et développement durable en Afrique du Nord», a fait le tour de la question. Objectif : mettre en lumière les principaux défis que doivent relever les pays de la région, notamment le chômage qui reste structurellement élevé dans tous les pays de la région et fait apparaître des disparités selon l'âge, le sexe et la situation géographique, comme l’a souligné Vera Songwe, secrétaire exécutive de la CEA, qui a donné le coup d’envoi des travaux. 

Selon Mme Songwe, «la plupart des pays d’Afrique du Nord ont bien entamé leur transition démographique, notamment grâce à des avancées importantes en termes de développement humain. En effet, les pays de la sous-région ont élaboré d’importantes stratégies qui leur ont permis de réduire grandement leur déficit en développement humain, précise l’experte. Cependant, un des défis majeurs de la sous-région, qui continue de freiner les progrès sociaux, demeure la question de l’emploi, surtout des jeunes et des femmes. Aujourd’hui, a-t-elle poursuivi, le modèle de développement et les taux de croissance, relativement élevés, que les pays de la sous-région ont connus depuis les années 2000, n’ont pas permis une expansion massive et rapide de l’emploi».Au Maroc, par exemple, «le taux de chômage est passé, entre le premier trimestre de 2016 et celui de 2017, de 10,4 à 10,7%. Les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (25,5%)», argumente-t-elle. Le Maroc n'est pas le seul pays à souffrir de ce phénomène.

Les autres pays de la région le supportent, eux aussi. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation, selon la secrétaire exécutive de la CEA : inadéquation entre le système de formation et les besoins du marché du travail, l’insuffisance de structures économiques assez diversifiées et le manque d’intégration régionale, aussi bien au niveau du processus de production pour augmenter la productivité que de la création d’un réel marché commun.Pour remédier à ces problèmes, des mesures urgentes s'imposent et nécessitent donc d’avoir une vision claire des besoins et l’évolution du marché du travail. Le renforcement de l’apprentissage en milieu de travail doit occuper une place de choix dans les réformes du système de l’enseignement et de la formation professionnelle.Même son de cloche chez le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe, Taïeb Baccouche, qui estime qu’il faut aussi dynamiser l’investissement. «On ne peut pas compter uniquement sur l’État. En revanche, il faut que les États créent les conditions appropriées pour que le secteur privé, aussi bien national qu’étranger, investisse». De son côté, le ministre du Travail et de l'insertion professionnelle, Mohamed Yatim, a déclaré que les modèles de développement doivent être revus de manière à mettre la question de l'emploi au cœur des priorités. Le ministre a profité de l’occasion pour présenter la stratégie nationale pour l'emploi au titre de la période 2015-2025.

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