04 Juin 2017 À 15:20
Durant le mois du Ramadan, où que l’on aille, on voit des visages fatigués, des gens irrités, qui ont les nerfs à fleur de peau et qui bâillent à longueur de journée. Le jeûne est loin d’être responsable de ce climat de «fatigue générale» qui règne partout durant le mois sacré. C’est plutôt le manque de sommeil qui est à l’origine de cette situation.
«Pendant le mois du Ramadan, on n’arrive plus à dormir assez. Pour les gens qui travaillent, le réveil au matin est un vrai cauchemar. Malheureusement, il est difficile de faire autrement tant que le Ramadan coïncide avec cette période de l’année. La rupture du jeûne est à 19 h 40, après il faut aller faire la prière de Tarawih qui se termine généralement entre 22 h 30 et 23 h. Ensuite, soit on sort soit on regarde la télé en famille. Il nous arrive parfois de rester éveillés jusqu’à l’heure du shour 3 h 30, ce qui fait qu’on dort très peu, puisqu’il faut se réveiller vers 8 h pour aller au travail», confie Hanane, mère de famille. En effet, cette année encore, le Ramadan coïncide avec la période estivale, ce qui veut dire que les journées sont très longues et les nuits sont courtes.
Et comme les Marocains sont généralement pris par le devoir religieux, les réunions entre amis ou les soirées devant la télé en famille, ils n’accordent pas beaucoup d’importance au sommeil. La règle de 8 heures de sommeil par jour n’est pas du tout respectée en cette période, ce qui peut avoir un impact négatif sur la santé des jeûneurs. «Le sommeil n’est pas un luxe, c’est un réel besoin physiologique indispensable à tout être vivant. Le sommeil joue un rôle capital dans le processus de récupération physique et psychique de l’organisme. Une personne qui dort peu ou mal va se réveiller fatiguée, irritable avec des troubles de la concentration et de la mémoire. De la quantité et de la qualité du sommeil va dépendre l'état de performance et du comportement pendant la journée. Beaucoup d’études ont démontré le rapport entre les troubles du sommeil et l’apparition d'une hypertension artérielle, d’une insulino-résistance ou d’un diabète», explique Dr Fouzia Kadiri, présidente de la Société marocaine du sommeil et de la vigilance. Et d’ajouter : «Il faut essayer de s’organiser et faire de son mieux pour respecter les 8 h de sommeil dont on a besoin. Ceci va nous permettre d’éviter les troubles causés par le manque de sommeil, mais aussi les accidents de circulation qui se multiplient durant ce mois et qui ne sont évidemment pas dus au jeûne, mais au manque de sommeil».