14 Février 2017 À 20:49
Des opérateurs nationaux et internationaux, notamment du continent africain, participent au salon Halieutis organisé dans la capitale du Souss pour présenter les nouveautés et les ambitions du secteur de la pêche maritime. Placé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, ce salon, dédié aux différents métiers de la pêche maritime, de l’aquaculture et de la valorisation des produits de la mer, s’impose comme un acteur clé de la «Stratégie Halieutis 2020» en réussissant à rassembler les opérateurs nationaux et internationaux, cinq jours durant, sur plus de 16.000 m2 de surface d’exposition.
«Après trois éditions à grand succès, la quatrième édition du salon Halieutis vient confirmer le positionnement du Maroc avec cet évènement international dédié aux différents métiers de la pêche maritime, de l’aquaculture et de la valorisation des produits de la mer», indique un communiqué des organisateurs.En effet, le Maroc, qui dispose de deux façades maritimes, sur l'océan Atlantique et la mer Méditerranée, se classe à la 17e place au niveau mondial en termes de richesse halieutique, selon un nouveau rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Le rapport attribue au Royaume la première place en matière de pêche de poissons et de fruits de mer au niveau arabe et africain. Le Maroc fait également partie des trois plus importants exportateurs de poulpes avec la Mauritanie et la Chine. Ce classement est dû à une seule espèce, la sardine (sardinia pilchardus), dont le Royaume est à la fois le premier producteur et exportateur à l'échelle mondiale. Avec une flotte côtière et hauturière de prés de 3.000 navires et une infrastructure portuaire en pleine croissance, le Maroc est devenu l'un des plus importants producteurs et exportateurs des produits de la mer dans le monde arabe et en Afrique.
Grâce à la qualité hydroclimatique des eaux marines, le Maroc offre une large variété de produits de la mer issue de la pêche et de l'aquaculture. En effet, trois types de pêche se partagent l'exploitation des ressources halieutiques : la pêche artisanale, côtière et hauturière. Le secteur de l'aquaculture représente également une autre source des produits de la mer. Ce secteur regroupe la pisciculture (continentale et marine) et la conchyliculture. Par ailleurs, l'activité de la pêche est exercée à partir des ports de l'Atlantique et des ports de la Méditerranée. Elle emploie environ 300.000 personnes et exporte 62% de sa production halieutique vers l'Europe.
Le salon Halieutis, organisé à l’initiative du ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime, est l’occasion de mettre en valeur l’apport du secteur halieutique pour le développement économique au Maroc avec un accent sur la durabilité des ressources. Sachant que les pouvoirs publics veulent porter le produit intérieur brut (PIB) du secteur de 8,3 milliards de DH aujourd'hui à 21,9 milliards en 2020. Les responsables du secteur espèrent également voir les exportations passer de leur niveau actuel à plus de 23,9 milliards de DH. Pour réaliser ces objectifs, le Maroc a établi depuis 2009 le plan Halieutis, qui vise la mise à niveau et la modernisation des différents maillons de la chaîne de valeur du secteur halieutique ainsi que l’amélioration de sa compétitivité et de sa performance. Cette stratégie a pour ambition d’assurer un développement durable du secteur à travers la préservation de la ressource halieutique et de relever les défis de la mondialisation en répondant aux normes de plus en plus exigeantes des marchés internationaux et celles du marché intérieur. Elle s’intègre dans les nouvelles orientations gouvernementales en matière de développement économique et social du Royaume. Le Plan Halieutis englobe le développement et la modernisation de l'ensemble de la filière : la flotte de pêche, les ports, ainsi que les industries de transformation. Ce programme comporte 16 projets, dont un vise la création de trois pôles d'excellence basés à Tanger, Agadir et Laâyoune-Dakhla, qui devraient attirer des investissements pour une valeur totale de 9 milliards de dirhams. Ce plan devrait permettre de porter la contribution du secteur de la pêche au PIB à 21,9 milliards à l'horizon 2020.
Les responsables espèrent également voir les exportations passer à plus de 23,9 milliards de dirhams. Ce programme cherche également à renforcer la consommation nationale des produits de la mer, la faisant passer de 10 kg par personne et par an à 16 kg d'ici 2020. Comptant parmi les grands projets de la stratégie Halieutis, l’aquaculture est positionnée au niveau de l’axe durabilité en tant que filière prioritaire amenée à constituer un levier de croissance et de création d’emploi pour le secteur halieutique. En effet, le développement de l’aquaculture permettra d’améliorer les moyens d’existence par le biais de l’augmentation des revenus, de l’emploi et du bien-être. Il contribuera, par ailleurs, à la sécurité alimentaire et au développement socio-économique du Maroc. Partant d’une production moyenne annuelle enregistrée au cours des quatre dernières années à hauteur de 300 tonnes par an de produits aquacoles, les objectifs du Plan, en termes de volume de production, ambitionnent d’atteindre 200.000 tonnes par an et créer 50.000 emplois directs à l’horizon 2020. Ce secteur pourrait contribuer amplement à la réalisation des objectifs fixés au titre de l’Initiative nationale pour le développement humain. Outre ses retombées socio-économiques non négligeables, le développement du secteur contribuera sensiblement à la préservation du littoral, à la reconstitution de la biodiversité halieutique et des stocks qui font l’objet, depuis quelques années, de surexploitation et qui sont parfois menacés d'épuisement.