05 Mars 2017 À 19:27
La date de la tenue du 17e congrès national du Parti de l’Istiqlal (PI) approche sans que ce dernier ait réglé les querelles internes qui le secouent. Ce congrès est prévu dans moins de trois semaines (les 24, 25 et 27 mars). Or, depuis les dernières élections législatives du 7 octobre dernier, l’Istiqlal connaît des dissensions internes d’une gravité sans précédent, consécutives au jeu des alliances qui marque la scène politique. En effet, le PI a été exclu du projet de la future majorité gouvernementale suite aux propos de son secrétaire général, Hamid Chabat, sur la Mauritanie. Ces propos avaient provoqué, pour rappel, un tollé au sein même du parti et sur la scène politique nationale. Ce qui avait abouti à l’émergence d’un collectif istiqlalien qui avait appelé à démettre le secrétaire général de ses fonctions. Dans ce cadre, des déclarations hostiles au secrétaire général ont été tenues par trois membres du comité exécutif du parti, à savoir Yasmina Badou, Taoufiq Hjira et Karim Ghellab. En réaction, le chef du parti les a traduits devant le d’arbitrage et de discipline qui a prononcé, le 9 février, une décision disciplinaire qui leur a valu un gel de 18 mois de leurs activités au sein du parti, tant sur le plan central qu’au niveau local. Mais les ennuis du PI ne se sont pas arrêtés là, car désormais ils sont exposés au grand jour. Yasmina Badou et Karim Ghellab ont en effet décidé de saisir la justice administrative qui s’est prononcée, vendredi 3 mars, en leur faveur, la veille d’une session extraordinaire du conseil national du PI.
Ce conseil avait été convoqué, samedi 4 mars, pour servir de procès de deuxième degré (en appel) concernant la décision disciplinaire prononcée initialement par le comité d’arbitrage et de discipline. Ainsi, en présence d’un huissier de justice, les membres présents (quelque 584 istiqlaliens sur 1087 membres du conseil) ont décidé de réduire la première sentence. C’est-à-dire que les trois membres du comité exécutif verront leurs activités gelées pendant 9 mois au lieu de 18 mois. Logiquement, et c’est où réside la gravité de cette sentence, ils ne pourront pas prendre part au prochain congrès national (prévu à partir du 24 mars). Suite à cette décision, les trois «exclus» ont contesté, encore une fois, cette décision et ont annoncé qu’ils allaient saisir la justice. Ils n’ont pas admis cette nouvelle sentence en soulignant que son adoption devait être prise par vote secret et non pas à main levée. Car le comité exécutif du parti avait recommandé ce mode de vote (secret) lors de sa dernière réunion. Ils dénoncent aussi le fait que le conseil national ait été marqué par la présence de personnes qui n’y sont pas membres, ainsi que l’ont souligné Yasmina Badou et Karim Ghellab. Par ailleurs, ils ont insisté sur le fait que «la bataille pour sauver le parti va se poursuivre et qu’elle va se terminer par l’élection d’un nouveau secrétaire général de l’Istiqlal autre que Hamid Chabat», ainsi que l’a déclaré Karim Ghellab, samedi, à l’issue de la réunion du conseil national.