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Les élus locaux d’Afrique s’impliquent dans la lutte contre le changement climatique

Face aux sempiternelles difficultés d’accès à la finance climat et riches des formidables ressources que recèle leur continent, les élus locaux africains ont déclaré, à Agadir, que pour une meilleure efficacité des projets, les collectivités territoriales devraient être considérées comme décideurs et non pas comme de simples exécuteurs. Le deuxième «Sommet Climate Chance» a été clôturé par la signature de la déclaration des élus locaux et régions d’Afrique.

Les élus locaux africains réunis à Agadir pour la signature de la déclaration commune.

13 Septembre 2017 À 18:53

«Nous réaffirmons notre engagement à lutter contre le dérèglement climatique en anticipant l’évolution de nos propres territoires, en particulier les zones urbaines, afin d’éviter demain une croissance significative de nos émissions de gaz à effet de serre». C’est par cette déclaration des élus locaux et régions d’Afrique que le rideau est tombé sur le deuxième «Sommet Climate Chance» d’Agadir. Mais pour y parvenir, Jean-Pierre Ambassy, secrétaire de «Cités et gouvernements locaux unis (CGLU)», reconnait que l’Afrique apprend de «la manière la plus dure» en allusion aux évènements climatiques extrêmes qui frappent l’Afrique et le reste de la planète. Cependant, la moitié de la biodiversité mondiale et autant des réserves de minerais se trouvent en terre africaine qui est source d’espoir pour ce continent dont la population additionnelle en 2050 sera équivalente à celle des États-Unis. D’où, selon Jean-Pierre Ambassy, l’impérative «transformation structurelle de l’Afrique». Autre motif de croire en ses chances de réussite dans la lutte contre le dérèglement climatique : à l’opposé des pays développés, l’Afrique n’est pas subordonnée exclusivement aux énergies «faciles».

Le secrétaire de CGLU estime, à titre d’exemple, que «le Maroc peut plus facilement qu’un pays comme l’Allemagne changer son mix énergétique, car moins habitué aux sources énergétiques faciles. L’Afrique est le seul endroit où l’on commence à inverser les comportements». Et le changement doit intervenir le plus rapidement possible. Le rapport 2015 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indique que la consommation d’énergie des zones urbaines en Afrique subsaharienne est responsable de 64 à 74% des émissions de CO2 de la région. Mais cette transition est également dépendante de la marge de manœuvre dont disposent les collectivités locales, soumises à un double défi : l’essor socioéconomique des populations et la lutte contre le changement climatique. Parks Tau, président de CGLU, a indiqué que pour la mise en œuvre du «Nouveau Programme pour les villes» sous l’égide de l’ONU, «les investissements devraient se faire au niveau local d’autant que ceux-ci devraient tripler durant les 15 prochaines années». C’est dans cet esprit que dans la Déclaration d’Agadir, les élus et les gouvernements locaux encouragent «les villes et les régions à rejoindre la Convention des maires pour le climat et l’énergie ainsi que les initiatives “Regions-Adapt” et “Under2Coalition” qui visent à mettre en œuvre une vision à long terme de leurs territoires en matière d’accès à l’énergie, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’actions d’adaptation au changement climatique». Pour continuer sur leur lancée, les élus locaux dresseront un bilan de cette mobilisation collective au «Sommet Africitie» qui se tiendra à Brazzaville en décembre 2018. 

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