27 Septembre 2017 À 18:59
Un film cru et réaliste, c’est ce qu’on peut dire sur le dernier long métrage de Nour-Eddine Lakhmari. «Burn-out» est le troisième de la trilogie du réalisateur sur Casablanca. Selon lui, ce film, dont la sortie est prévue le 11 octobre dans les salles de cinéma, est plus optimiste que «Zéro» et «Casanegra». «Ce film parle de la rédemption. Est-ce qu'on s'aime, est-ce qu'on travaille sur nous-mêmes», explique-t-il. «Burn-out» parle du courage d’aller vers l’autre pour découvrir sa propre humanité et s’accepter soi-même. Au fil des scènes, on peut s’identifier à des pans de notre vie, au rêve, à l’espoir, au sacrifice, au courage… et aux relations qu’on tisse avec les autres. «C’est le récit de rencontres inattendues où des personnes issues de milieux différents sont mises face à face, décrivant ainsi la population contrastée et hétéroclite d'une grande ville», souligne le réalisateur.
Dans ce film, on retrouve l'acteur fétiche de Nour-Eddine Lakhmari, Anas El Baz, qui incarne parfaitement le rôle de Jad, 40 ans, chef d'entreprise cherchant à se libérer de l'obsession de son défunt père. Anas est lié par une «amitié» particulière à Ayoub, cireur de 13 ans qui rêve d'acheter une prothèse pour sa mère unijambiste. Ce rôle est interprété par un jeune talent très doué, Ilyass El Jihani. Âgé de 13 ans, ce petit a su se dévoiler devant la caméra de Lakhmari. La révélation de ce film est aussi Sarah Perles qui joue le rôle de Aïda, une jeune femme de 25 ans, interne des hôpitaux, menant une double vie.
Le casting du film comprend également Morjana Alaoui qui interprète le rôle d’une galeriste, épouse de Jad. «Le rôle de Morjana représente une image claire de ce que je veux transmettre dans ce film», a déclaré Nour-Eddine Lakhmari dans une conférence de presse le 26 septembre à Casablanca. Pour lui, le fil rouge du film est une œuvre de l’artiste-peintre défunt Abbas Saladi, désespérément recherchée par Morjana. «Ce tableau résume tous les personnages de “Burn-out”. L'univers de cet artiste à un rapport avec la femme, le bonheur. C’est un univers schizophrène comme les personnages du film», explique Lakhmari. Et d’ajouter qu’il a essayé de s’éloigner des clichés pour marquer son public.
«Le but du film est de créer un débat au sein de la société marocaine qui a besoin qu'on la réveille», a-t-il précisé. «Burn-out» n'est pas un film fataliste, ses personnages sont actifs. Ils ne laissent pas la vie passer et refusent de la subir. Il se dégage d'eux beaucoup d'humanisme des personnages fragiles qui acceptent d'accueillir leur infirmité et leur pauvreté. En les regardant se débrouiller avec ce qu'ils sont et dans les situations auxquelles ils sont confrontés, on apprend à les aimer. Leurs errances surtout nous renvoient à nos propres tâtonnements, à nos manques, nos peurs, nos espérances... Le film sera distribué en Europe, en Scandinavie et en Amérique du Sud. Des discussions sont en cours pour le présenter dans les salles obscures de Londres.