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Tahar Ben Jelloun : Sacrée lecture musicale !

La littérature a également eu droit de cité dans la programmation de cette 23e édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde. Riad Dar Adiyel a abrité une soirée de lecture musicale qui a mis à l’honneur deux romans de Tahar Ben Jelloun.

Les fans du romancier marocain ont suivi dans un silence religieux la lecture de plusieurs passages des romans «Le mariage de plaisir» et «La fiancée de l’eau», confiée à la voix de Nicolas Pignon.

17 Mai 2017 À 19:02

Le célèbre écrivain et poète marocain Tahar Ben Jelloun, titulaire du prix Goncourt 1987 pour son roman «La nuit sacrée», est retourné dans sa ville natale, Fès, pour prendre part à une soirée consacrée à la lecture musicale d’extraits de deux de ses ouvrages, choisis par Nadine Eghels, directrice artistique de l'Association «Textes et Voix». Les fans du romancier marocain ont suivi dans un silence religieux la lecture de plusieurs passages des romans «Le mariage de plaisir» et «La fiancée de l’eau», confiée à la voix de Nicolas Pignon, acteur et «grand lecteur» confirmé. Ils ont également longuement applaudi Driss El Maloumi, compositeur et luthiste réputé pour sa virtuosité, qui s’est chargé avec son ensemble des ponctuations musicales.

Au milieu du patio du Riad Dar Adiyel, un joyau architectural de la médina datant du 12e siècle de l’Hégire, les mots se sont animés et les personnages ont pris vie par la voix du conteur. Le public assis à même le tapis dans cet espace feutré pouvait presque voir Amir, un commerçant prospère de Fès qui a contracté un «mariage de plaisir» avec une Peule de Dakar qui s’appelle Nabou, rencontrée au cours de son voyage au Sénégal. Amoureux, il décida de la ramener avec lui à Fès et c’est là que les ennuis commencent. Transporté par la musique du maître du Oud et de son ensemble talentueux, l’assistance quitte de la ville de Fès pour un petit village du Haut-Atlas, théâtre d’une lutte pour la préservation de l’eau, l’unique richesse de la région que l’occupant essaie de détourner à son profit. Cette lutte se solde malheureusement par un échec cuisant pour les habitants locaux qui se voient contraints d'immigrer en France. C’est l’histoire que raconte «La fiancée de l’eau», celle d’hommes et de femmes dépossédés de leurs terres. «J’ai été très heureux d’être là, dans la vieille médina de Fès, là ou je suis né, pour écouter un bon acteur et des musiciens faire un spectacle à partir de mon dernier roman», indique Tahar Ben Jelloun dans une déclaration au «Matin». Pour lui, sa participation au Festival de Fès des musiques sacrées «est tout à fait dans la logique des choses» puisqu’il s’agit de célébrer l’eau, une ressource précieuse qui est, souligne-t-il, très présente dans bon nombre de ses livres. Mais aussi pour «célébrer Fès, ma ville natale que j’aime et que je souhaiterais voir de plus en plus belle», a-t-il précisé. 

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