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Youssef Amrani : «L’action européenne en Méditerranée doit être établie avec clarté et cohérence»

L’action européenne en Méditerranée doit être établie avec clarté et cohérence, avec des effets de synergie forts et agissants à tous les niveaux, dans le cadre d’une politique de voisinage plus ambitieuse et renouvelée, a souligné, mercredi à La Valette, Youssef Amrani, chargé de mission au Cabinet Royal.

M. Amrani au Congrès annuel des Chefs de gouvernement et des hommes politiques du Parti populaire européen. Ph. DR

29 Mars 2017 À 19:04

Intervenant dans le cadre du Congrès annuel des Chefs de gouvernement et des hommes politiques du Parti populaire européen (PPE) qui dispose du plus important groupe politique au Parlement européen, sous le thème : «L'avenir du voisinage Sud de l’Europe», M. Amrani a affirmé que, dans un contexte européen marqué par le retour des tendances protectionnistes, eurosceptiques et la tentation du repli sur soi, «seule la construction d’une Europe unifiée, forte et solidaire est à même d’endiguer l’instabilité qui affecte son voisinage à l’Est comme au Sud».

Invité à présenter la vision du Sud, M. Amrani, ancien secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), a indiqué que le 60e anniversaire de la signature du Traité de Rome devrait constituer une opportunité pour les Européens de réaffirmer les valeurs et principes fondateurs qui ont fait l’Union européenne, notant que cela ne devrait pas les empêcher de procéder à une «rétrospection collective sur les doutes que traverse aujourd’hui le projet européen et revoir ses ambitions avec les partenaires de son voisinage Sud».

Selon lui, l’aspiration commune pour la construction d’un espace de stabilité, de progrès et de prospérité partagée par les deux rives «n’a jamais été aussi pertinente», notant qu’outre le renforcement de la cohésion des pays euro-méditerranéens, l’Union pour la Méditerranée (UpM) constitue un cadre de travail indispensable et déjà bien articulé avec la politique européenne de voisinage, pouvant jouer un rôle moteur pour répondre aux défis sécuritaires, migratoires et socio-économiques qui pèsent sur la région euro-méditerranéenne. M. Amrani a plaidé à cet égard en faveur de partenariats ciblés et équilibrés, notamment au niveau politique, conformes aux situations conjoncturelles des pays du sud de l’Europe, à même de créer une nouvelle dynamique qui puisse bénéficier à tous et s’inscrire dans une approche intégrée et inclusive, fondée sur l’équité, la durabilité et la réciprocité.

Évoquant la vision du Maroc, M. Amrani a souligné que le Royaume a fait son propre travail en interne dans la pratique démocratique, en opérant d’importantes transformations structurelles initiées par S.M. le Roi Mohammed VI, relevant que le Maroc «s’est attelé à son développement multidimensionnel en plaçant l’élément humain au cœur de ses priorités, et ce dans le respect des valeurs cardinales que sont l’unité nationale, le pluralisme et l’ouverture, tels que consacrés par la Constitution de 2011».

M. Amrani a rappelé, à cette occasion, que plusieurs intervenants lors du congrès du PPE ont souligné la singularité du Maroc en tant que havre de paix et modèle de stabilité et de développement socio-économique dans la région, mettant en exergue le rôle majeur que joue le Royaume dans la stabilité de la Méditerranée, et ce grâce au leadership de S.M. le Roi Mohammed VI.

M. Amrani, qui intervenait aux côtés de Mme Mariya Gabielle, vice-présidente du Groupe PPE au Parlement européen, de MM. Johannes Hahn, commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage, Antonio Lopez-Isturiz White, secrétaire général du PPE, Tonio Borg, ancien ministre maltais des Affaires étrangères, et de Sami Nader, directeur de l’Institut du Levant des affaires stratégiques, a par ailleurs rappelé le contexte international actuel «où la tentation du repli sur soi et les fractures identitaires et spirituelles menacent les valeurs de cohabitation des peuples, le respect de l’autre et le dialogue», soulignant que «seules la promotion d’une culture de l’altérité et une réelle solidarité entre les peuples sont à même d’endiguer toutes les formes de fanatisme et les amalgames inacceptables et injustifiés qui se développent en Occident, associant l’Islam au terrorisme et ignorant les véritables valeurs de cette religion qui prône la paix, la clémence et la tolérance».

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