02 Octobre 2018 À 18:19
Bien que connues de tous, les insuffisances marquant le fonctionnement des universités à accès ouvert ont été de nouveau exposées par le ministre de l'Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Lors de la séance d’ouverture de la rencontre pédagogique nationale organisée hier à Marrakech, Saïd Amzazi a conforté sa présentation par des chiffres qui en disent long sur les limites du système pédagogique actuel et des moyens mis à sa disposition. Selon le responsable gouvernemental, les facultés marocaines souffrent de plusieurs maux, malgré le fait qu’elles drainent 87% des bacheliers marocains.
Parmi ces maux figurent l’inadéquation entre les formations dispensées et le marché de l’emploi, le faible encadrement pédagogique dû au nombre réduit des enseignants et l’augmentation continue du nombre des étudiants. Cet état de fait n’est pas sans conséquence sur le taux de réussite, note M. Amzazi, précisant que ce taux dans les facultés marocaines ne dépasse pas 45%, sachant que 13,3% seulement des étudiants inscrits parviennent à décrocher leur licence au terme de trois années d’étude. Pire, 10,6% d’entre eux obtiennent leurs diplômes après six années d’études et plus. Le calcul fait ressortir une moyenne globale de l’obtention de la licence estimée à quatre années et demie pour chaque étudiant.r>Corollairement, le coût de la prise en charge de chaque étudiant s’en trouve augmenté. Il se situe aux alentours de 10.000 DH selon les estimations du ministère. D’où l’intérêt, souligne M. Amzazi, de revoir de manière radicale le système des universités à accès ouvert en se référant aux grandes orientations tracées par les discours prononcés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et intégrées dans la vision stratégique de la réforme de l’enseignement 2015-2030. Cette feuille de route a prévu des mesures visant à dessiner les grandes lignes de la transformation de l’université marocaine en se focalisant sur quatre volets.
Il s’agit d’abord d’adopter un système efficient et efficace d’orientation des élèves souhaitant intégrer l’université qui prévoit des mesures d’accompagnement pour encourager l’élève à choisir la formation correspondant à ses compétences et ses penchants. Le deuxième volet consiste à revoir la structure des universités à accès ouvert de sorte à adapter son offre de formation aux exigences du marché à travers la création de nouvelles filières qui prennent en compte le développement de nouveaux métiers sur le marché de l’emploi.r>Le troisième volet de la réforme prévoit l’instauration d’une nouvelle architecture pédagogique pour la licence qui commence par le changement de l’appellation de ce cycle et la révision de l’enveloppe horaire pour chaque unité de spécialisation et l’adoption du système de crédit dans le cadre de l’harmonisation de notre système avec les systèmes mondiaux. Enfin, le quatrième volet porte sur le renforcement de l’apprentissage des langues et des techniques de communication et l’intégration des nouvelles technologies de l’information dans la formation.r>De son côté, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a indiqué dans un mot prononcé à l’ouverture de cette rencontre que la promotion de la formation au sein des universités fait partie d’un objectif global qui est la réforme de l’enseignement. Cet objectif, souligne M. Othmani, figure en tant que deuxième priorité pour le gouvernement après la cause nationale. r>«Le gouvernement est déterminé à rehausser le niveau pédagogique de l’enseignement dans les facultés à accès ouvert, vu que les lauréats trouvent des difficultés à accéder au marché de l’emploi», note-t-il, faisant remarquer que ce chantier sera mené avec une méthodologie bien définie et des programmes effectifs.
«Plusieurs acteurs interviennent dans le domaine de l’éducation et de la formation. Nous devons tous œuvrer pour permettre à ces facultés de dispenser une formation de bonne qualité en adéquation avec les besoins économiques, sociaux et de développement de notre pays, dont les besoins du marché du travail», renchérit le Chef du gouvernement.
Il convient de souligner que cette rencontre pédagogique nationale, initiée sous le thème «L'Université renouvelée : la licence, un enjeu pour la qualification académique et l'intégration professionnelle», est placée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI. Organisée par le ministère de l'Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, cette rencontre intervient dans le cadre de l'exécution des Hautes Instructions Royales contenues dans les Discours prononcés par le Souverain à l'occasion de la Fête du Trône et du 65e anniversaire de la Fête de la Révolution du Roi et du peuple, et en harmonie avec les orientations de la Vision stratégique de la Réforme 2015-2030 r>«Pour une école de l'équité, de la qualité et de la promotion».