06 Mars 2018 À 19:08
Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a exclu hier que les services financiers soient intégrés dans un accord de libre-échange que vont négocier Londres et Bruxelles pour l'après-Brexit.r>«Interrogé sur la BBC à l'occasion d'un déplacement à Londres, M. Le Maire a salué le discours “clair” tenu vendredi par Theresa May», r>souligne l’AFP. La Première ministre britannique y a reconnu que les banques de son pays ne pourraient plus bénéficier du système du passeport financier qui leur permet de vendre leurs services dans toute l'Union européenne depuis le Royaume-Uni.r>Mais Mme May a aussi souhaité que les échanges de services entre le Royaume-Uni et l'UE soient inclus dans un «accord plus large» que les accords de libre-échange existant de par le monde et habituellement limités aux échanges de biens.r>«Nous avons besoin d'un accord, d'un bon accord, mais nous devons éviter toute incompréhension», a observé M. Le Maire sur ce point. «Les services financiers ne peuvent être inclus dans un accord de libre change pour de nombreuses raisons, liées à la stabilité et aux questions de supervision, car les services financiers répondent à des règles très spécifiques», a-t-il expliqué.
Le ministre français, qui devait rencontrer son homologue britannique Philip Hammond dans la journée, a mis en avant «un système alternatif, appelé les régimes d'équivalences» – des exemptions conférées par la Commission européenne pour permettre à des entreprises financières de pays non membres de l'UE de commercer au sein de l'union depuis leur propre pays.r>Il y a vu «la meilleure solution» pour les services financiers, même si les milieux d'affaires britanniques mettent en avant le fait que ces équivalences sont strictement encadrées et révocables.r>Interrogé sur son empressement à attirer à Paris des banques installées au Royaume-Uni quitte à endommager la City de Londres, M. Le Maire a assuré qu'il n'était pas «pour un Brexit dur» qui pousserait davantage de banques à quitter la place financière britannique, ni «pour un Brexit doux», mais pour un «Brexit juste».r>«Ce seront aux banques de décider» si elles veulent quitter Londres pour Paris, a observé le ministre, ajoutant simplement que «le temps est révolu où la France disait que la finance r>est l'ennemi».r>Lors d'une visite à Londres à novembre, la présidente du Conseil régional d'Île-de-France, Valérie Pécresse, avait assuré que 2.500 emplois financiers étaient déjà promis pour sa région en provenance du Royaume-Uni, mais M. Le Maire n'a fourni pour sa part aucun chiffre.