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La CAF préfère le Maroc au Kenya

Attribuée dans un premier temps au Kenya, l’organisation de la cinquième édition du Championnat d’Afrique des nations CHAN 2018 a finalement été retirée à ce pays et accordée au Maroc, en raison des troubles politiques qui ont secoué le pays d’Afrique de l’Est et du retard pris dans la réalisation des infrastructures nécessaires pour accueillir l’événement continental. Retour sur le fil des événements qui ont marqué l’attribution du CHAN 2018 au Maroc.

Au Kenya, à quelques mois du début de la compétition continental, seuls deux stades sur un total de cinq étaient opérationnels.

11 Janvier 2018 À 16:51

Réuni au siège de la Confédération africaine de football au Caire, le 21 février 2014, le comité exécutif de la principale instance du football africain avait alors décidé d’attribuer l’organisation du Championnat d’Afrique des nations CHAN 2018 au Kenya. Un pays d’Afrique de l’Est qui n’avait alors jamais eu l’occasion de recevoir une grande compétition continentale de football. Mais malheureusement, pour ce pays de plus de 50 millions d’habitants, le climat politique n’était pas propice pour accueillir le CHAN. En effet, le contexte politique kényan, marqué par des troubles post électoraux, a fait que le pays a pris énormément de retard dans la réalisation de ses infrastructures.

Les commissions d’inspection se succèdent et le doute s’installer>Nous sommes en juin 2017, une énième commission d’inspection est dépêchée au Kenya pour dresser un état des lieux de l’avancement des travaux dans les stades qui doivent accueillir le CHAN. Et le constat est plus qu’alarmant ! À quelques mois du début de la compétition continental, seuls deux stades sur un total de cinq sont opérationnels. Les officiels de la CAF commencent alors à s’inquiéter sérieusement. D’ailleurs, au terme de cette visite, le deuxième vice-président de la CAF, le Congolais Constant Omari, qui présidait la commission d’inspection, avait déclaré lors d’une conférence de presse le 17 juin dans la ville de Kasarani au Kenya que les infrastructures sportives n’étaient pas opérationnelles. «Nous avons passé une semaine sur place avec une délégation pluridisciplinaire pour aller évaluer l’état du processus de préparation du CHAN. Nous avons effectué une visite dans tous les sites. En ce qui concerne l’hôtellerie, l’hospitalité, les transports, il n’y a rien à redire. Par contre, au niveau des infrastructures, il y a du travail», avait constaté le responsable congolais en assurant que des garanties avaient été reçues de la part du gouvernement kenyan. À partir de cette date, la CAF commence à réfléchir à un plan B, un autre pays qui pourrait accueillir l’événement. Mais sans pour autant abandonner l’option kényane. C’est pour cette raison que la commission en charge du suivi d’organisation du CHAN va encore donner une chance au gouvernement du Kenya pour avancer le plus vite possible dans la réalisation ou le réaménagement des stades.

La CAF retire l’organisation du CHAN au Kenyar>Tout au long des mois qui ont suivi la visite de la commission d’inspection au pays des Massaïs, la situation politique ne vas pas s’arranger et avec elle l’état d’avancement des travaux dans les stades. C’est alors que la CAF va sérieusement commencer à penser à une alternative et la décision de retrait ne va pas tarder à arriver puisque le samedi 23 septembre 2017, lors de sa réunion, le comité exécutif de la CAF va décider à l’unanimité de ses membres de retirer au Kenya l’organisation de la CAN des locaux. «C’est à une écrasante majorité des membres présents qu'il a été décidé du retrait de la compétition au Kenya, au regard des retards accumulés et de différents rapports des missions d’inspection conduites dans le pays, dont la dernière s’est déroulée du 11 au 17 septembre 2017», peut-on lire alors sur le site officiel de l’instance dirigeante du football continental. D’ailleurs, lors de la même réunion, le comité exécutif va officiellement ouvrir la voie aux candidatures des pays intéressés par l’organisation du CHAN. «Le comité a donné ses instructions au secrétaire général de la CAF pour ouvrir immédiatement un appel à candidature pour un nouveau pays hôte. La date limite de recevabilité des candidatures est de sept jours à compter de dimanche 24 septembre. L’identité du pays hôte sera dévoilée dans un délai de 15 jours maximum à compter de l’ouverture de l’appel à candidatures», pouvait-on lire dans le communiqué final de réunion du comité exécutif.

Le dossier marocain retenur>Tout de suite après l’appel à candidature du comité exécutif de la CAF, deux pays vont s’empresser de déposer leurs candidatures pour accueillir l’événement : la Guinée équatoriale et un autre pays de l’Afrique de l’Est, l’Éthiopie. Le Maroc sera le troisième et dernier pays à déposer son dossier de candidature, le samedi 30 septembre 2017. Dans un communiqué de la Fédération Royale marocaine de football, on pouvait alors lire que «la décision du Maroc d'organiser cette compétition continentale s'inscrit dans la droite ligne de la politique d'ouverture initiée par le Royaume vis-à-vis des pays africains (…) À travers sa candidature, le Maroc met les expériences et les expertises qu'il a accumulées ces dernières années à la disposition de la Confédération africaine de football afin de garantir la réussite de cette compétition continentale», a indiqué le communiqué qui a accompagné le dépôt officiel de la candidature. Et le 14 octobre 2017, à Lagos au Nigeria, le président de la Confédération africaine de football, le Malgache Ahmed Ahmed, a officiellement annoncé que le dossier marocain a été retenu et que le Royaume serait le pays hôte de l’édition 2018 du CHAN. 

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