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La Chine suspend ses taxes punitives sur le «made in USA»

La Chine a annoncé vendredi qu'elle suspendra le 1er janvier, pour trois mois, les surtaxes douanières imposées aux voitures et pièces automobiles importées des États-Unis.

Les Présidents américain et chinois ont convenu le 1er décembre, en marge du sommet du G20 de Buenos Aires, d'une trêve dans la guerre commerciale.

14 Décembre 2018 À 16:20

C'est un premier signe concret de la trêve dans la guerre commerciale Pékin-Washington : la Chine a annoncé vendredi qu'elle suspendra le 1er janvier, pour trois mois, les surtaxes douanières imposées aux voitures et pièces automobiles importées des États-Unis. Cette décision montre que les relations bilatérales n'ont pas déraillé après l'arrestation début décembre au Canada, sur demande de la justice américaine, d'une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei, une interpellation qui provoque la colère de Pékin.r>La Chine a fait passer cet été de 15 à 40% les droits de douane sur les automobiles et les pièces détachées «made in USA». Une mesure de rétorsion qui fait suite à l'application par Washington de surtaxes douanières à l'encontre de produits chinois importés aux États-Unis. En clair, la fin des taxes punitives sur les voitures américaines permettra de ramener les tarifs douaniers qui les visent à 15%, soit le taux normal appliqué aux véhicules importés de l'étranger. «La suspension des droits de douane est une mesure concrète pour mettre en œuvre le consensus obtenu par les deux Chefs d'État», a indiqué dans un communiqué la Commission des droits de douane du gouvernement chinois.r>Les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping ont convenu le 1er décembre, en marge du sommet du G20 de Buenos Aires, d'une trêve dans la guerre commerciale que se livrent leurs deux pays ces derniers mois. Dans la foulée de leur entretien, leurs deux administrations avaient fait des annonces contradictoires ou floues, ce qui avait entraîné des incertitudes et ébranlé les marchés boursiers mondiaux. Mais les négociateurs en chef des deux pays se sont parlé au téléphone cette semaine pour discuter d'un calendrier sur les discussions commerciales. Et l'annonce de vendredi sur les automobiles confirme une information déjà donnée le 2 décembre par Donald Trump dans un tweet.r>«Sous réserve de certaines préconditions – respect mutuel, égalité mutuelle, respect de la parole donnée –, nous espérons que les deux parties intensifieront leurs consultations en vue d'éliminer tous les droits de douane additionnels», a indiqué vendredi le gouvernement chinois dans son communiqué. La suspension de ces droits de douane punitifs devrait bénéficier à des constructeurs automobiles américains comme Tesla et Ford, qui ont vu leurs ventes impactées par la guerre commerciale Pékin-r>Washington.

D'autres constructeurs étrangers pourraient bénéficier de la mesure, comme BMW ou Daimler, qui ont exporté en Chine des SUV fabriqués aux États-Unis. Les exportations américaines vers la Chine ont chuté de 25% sur un an en novembre en raison des droits de douane plus élevés sur les produits «made in USA,» dont le prix rebute importateurs et consommateurs.r>L'arrestation à Vancouver le 1er décembre de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, avait jeté une ombre persistante ces derniers jours sur les négociations commerciales entre Pékin et Washington. La justice américaine soupçonne Mme Meng de complicité de fraude pour contourner les sanctions américaines contre l'Iran et exige son extradition aux États-Unis. Elle a été libérée sous caution mardi, mais doit rester sous étroite surveillance à Vancouver. Deux Canadiens sont par ailleurs détenus par les autorités chinoises depuis lundi. Ils sont soupçonnés d'avoir mené des activités ayant «menacé la sécurité nationale». De nombreux experts estiment qu'il s'agit d'une mesure de rétorsion après l'arrestation de Meng Wanzhou.r>La suspension des droits de douane punitifs annoncée vendredi par la Chine montre toutefois que les négociations se poursuivent pour tenter de résoudre les différends commerciaux. Pékin s'était d'ailleurs déclaré la veille ouvert à la venue de négociateurs américains. La Chine pourrait également annoncer prochainement d'autres mesures d'ouverture. Le comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (Parlement), qui se réunira du 23 au 29 décembre, examinera notamment un projet de loi sur les investissements étrangers et un amendement à la loi sur les brevets, a annoncé vendredi l'agence officielle Chine nouvelle. L'ouverture du marché chinois et la protection de la propriété intellectuelle sont justement deux dossiers sur lesquels Washington exige de Pékin des avancées.                                

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