Nation

Deuxième grève nationale des infirmiers en moins d’un mois

Les infirmiers haussent le ton contre le ministère de la Santé. Quelques semaines seulement après la grève du 11 mai, ils observent aujourd’hui un deuxième débrayage ponctué d’un sit-in devant le siège du ministère. À travers ce mouvement de protestation, ils espèrent faire entendre leur voix et pousser le département de tutelle à ouvrir le dialogue au sujet de leur cahier revendicatif.

Les infirmiers sollicitent le ministère pour la promulgation du Code des compétences et métiers.

05 Juin 2018 À 23:04

Le malaise ressenti par les professionnels de la santé est de plus en plus palpable. Les protestations se multiplient pour dénoncer une dégradation des conditions de travail dans les hôpitaux publics et appeler à l’ouverture d’un dialogue urgent avec le ministère de la Santé pour satisfaire un gros cahier de revendications. Aujourd’hui encore, les établissements publics de santé, à l’exception des urgences, se trouvent paralysés à cause d’une grève générale observée par les infirmiers et techniciens de la santé. Organisé à l’initiative du mouvement des infirmiers et techniciens de la santé, ce débrayage observé pendant deux jours (5 et 6 juin) vise à attirer l’attention du département de tutelle sur l’urgence d’ouvrir un dialogue avec les professionnels. «Nous avons adressé trois demandes d’entrevue avec le ministre de la Santé, mais ces demandes sont restées lettre morte. Le ministère refuse même de participer aux émissions auxquelles les représentants de notre mouvement prennent part, pour ne pas être amené à réagir à nos doléances. Cette situation ne peut pas continuer», s’exclame Khalil Rafiq, responsable du comité de communication au sein du mouvement des infirmiers et techniciens de la santé.r>Cet arrêt du travail de deux jours intervient donc quelques semaines seulement après une première grève organisée le 11 mai et qui a été ponctuée d’une marche à laquelle des centaines d’infirmiers ont pris part. S’agissant des revendications, elles portent sur la mise en place d’un Ordre national pour les infirmiers et les techniciens de la santé dans le but d’organiser et réguler la profession, à l’image des professions des architectes et des pharmaciens. Selon M. Rafiq, cet organe tarde à voir le jour à cause de l’absence de décret d’application, sachant qu’un Dahir Royal avait annoncé la création de cette instance depuis les années 1970. Les infirmiers sollicitent également le ministère pour la promulgation du Code des compétences et métiers. Cette référence est en effet censée fixer avec précision les tâches que doit remplir l’infirmier au sein de l’établissement hospitalier afin de protéger ce dernier des poursuites judiciaires qui peuvent être engagées contre lui pour non-accomplissement de tâches qui ne relèveraient pas de son champ d’intervention. r>Les «blouses blanches» réclament également la révision à la hausse de la prime de risque professionnel en procédant à la création d’un échelon mobile permettant une augmentation de cette prime selon les années d’ancienneté, à l’image de ce qui est pratiqué pour les médecins. Enfin, ils appellent à la révision à la hausse du seuil de promotion lors des concours pour atteindre 50% au lieu de 30% actuellement et la réduction des années d’exercices nécessaires pour participer aux concours de promotion de six à quatre ans.

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