Monde

La Ligue algérienne des droits de l'Homme dénonce la «judiciarisation» de la vie politique et syndicale

25 Mars 2018 À 16:20

La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) a dénoncé, samedi, ce qu’elle qualifie de «judiciarisation» de la vie politique, syndicale et militante en Algérie. «Les situations s’enlisent dans certains secteurs, notamment par la grève des médecins résidents, des enseignants, des étudiants de différentes filières et le recours systématique à des méthodes autoritaires, à la répression au lieu de privilégier le dialogue et la négociation», déplore la LADDH dans un communiqué. La Ligue considère que «certaines voix officielles affichent carrément des velléités pour remettre en cause les libertés syndicales et le droit de grève», recensant plusieurs exemples de cette chape de plomb qui s’abat sur la société civile. Elle regrette que le délit de presse, malgré sa dépénalisation, soit toujours d’actualité, avec le dernier exemple de la condamnation du général à la retraite Benhadid à une année de prison avec sursis. À l’appui de son constat, un autre exemple récent : deux associations à Oran des droits de la femme (FARD et Afepec) ont vu les portes de leurs locaux mis sous scellés par l’administration locale à la veille de la célébration de la Journée internationale de la femme.

Pour la LADDH, l’épée de Damoclès plane toujours sur la tête des associations, notamment celles activant dans le domaine des droits de l’Homme, qui n’ont pas reçu leurs agréments malgré leur mise en conformité avec la loi sur les associations du 12 janvier 2012. Elle rappelle que les libertés syndicales, de manifestation, d’expression, d’association et le droit de grève sont garantis par la Constitution et les traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par l’Algérie. À cet effet, la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme appelle les autorités à s’en tenir aux textes cités, à faire cesser les poursuites à l’encontre des différents acteurs de la société et à instaurer le dialogue avec les acteurs de la société civile, au lieu d’adopter des approches autoritaires et sécuritaires pour atténuer les tensions sociales. 

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