Société

Vers un monde exempt de tuberculose

Malgré les grands progrès réalisés au cours des dernières décennies, la prévalence de la tuberculose se fait toujours sentir, avec plus de 4.500 décès par jour et 10,4 millions de cas notifiés en 2017, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Au Maroc, la tuberculose reste encore un problème de santé publique. Au cours des dernières années, 27.000 à 28.000 nouveaux cas de tuberculose sont dépistés annuellement, déterminant une incidence de 82 à 83 nouveaux cas pour 100.000 habitants par an, selon le ministère de la Santé.

23 Mars 2018 À 20:09

Près d'un tiers de la population mondiale est porteur d’une tuberculose, sous des formes latentes ou multi-résistantes. Cette minuscule bactérie qui affecte les poumons est aujourd'hui une des épidémies infectieuses les plus meurtrières au niveau mondial, malgré les efforts consentis pour faire face à cette vieille maladie, dont la menace est toujours d'actualité. Surnommé la fièvre de l’âme, le bacille tuberculeux a été découvert le 24 mars 1882 par le Dr Robert Koch. Depuis, des millions de vies ont été sauvées grâce notamment au progrès de la médecine et à l’amélioration des conditions de vie et d’hygiène. Malgré les grands progrès réalisés au cours des dernières décennies, la prévalence de cette pandémie se fait toujours sentir, avec plus de 4.500 décès par jour et 10,4 millions de cas notifiés en 2017, selon l'Organisation mondiale de la santé. Le tableau morbide qui se dégage de ces chiffres est la résultante de l’apparition de formes multi-résistantes de tuberculose pour lesquelles les antibiotiques disponibles sont inopérants, ce qui rend encore plus urgent le besoin de mise au point de nouveaux produits de diagnostic, de médicaments, de schémas thérapeutiques et de vaccins qui portent l’espoir d’un traitement plus efficace.

De surcroît, cette maladie sévit particulièrement dans les milieux défavorisés, chez les pauvres, les communautés et les groupes marginalisés ainsi que chez les populations vulnérables qui ont un système immunitaire déficient, en l’occurrence les personnes séropositives et les enfants de moins de 5 ans, relève l’OMS. Ainsi, de profondes disparités subsistent en matière de détection et de traitement, de par les lourdes dépenses liées à la maladie, la recherche et le maintien d’une prise en charge et l’absence de protection sociale, aboutissant à une situation où pauvreté et maladie forment un cercle vicieux. Ceci étant, la plupart des décès par tuberculose pourraient être évités moyennant un diagnostic précoce et un traitement adapté. À l’échelle mondiale, l’incidence de la tuberculose diminue d’environ 3% par an. C’est dans ce sens que l’OMS œuvre en posant les premiers jalons de sa stratégie, à travers notamment la réduction du nombre de décès et du taux d’incidence de la tuberculose de 4 à 5% en 2020, en vue de mettre un terme à la tuberculose à l’horizon de 2030. En adhésion aux objectifs de développement durable des Nations unies et à la stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose, le Maroc a mis au point un plan stratégique national de lutte antituberculeuse (2017-2021) qui vise à réduire le nombre de décès liés à la maladie de 40% en 2021 par rapport à l’année 2015. Élaboré par le ministère de la Santé, ce plan permettra également d’augmenter le nombre annuel de cas détectés à 36.300 à l’horizon de 2021 et d’atteindre un taux d’accès thérapeutique d’au moins 90% en 2018. 

r>Au Maroc, la tuberculose reste encore un problème de santé publique. Au cours des dernières années, 27.000 à 28.000 nouveaux cas de tuberculose sont dépistés annuellement, déterminant une incidence de 82 à 83 nouveaux cas pour 100.000 habitants par an, selon le ministère de la Santé. Célébrée le 24 mars de chaque année, la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose s’assigne pour objectif de mieux faire connaître au grand public les terribles conséquences sanitaires, sociales et économiques de cette maladie. Le thème de cette année «Avis de recherche : chefs de file pour un monde exempt de tuberculose» vise à susciter un engagement politique et social en vue de progresser plus vite pour mettre fin à ce fléau.

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