16 Janvier 2018 À 19:04
Les députés européens se sont prononcés mardi pour l'interdiction totale du recours à la pêche électrique, une pratique controversée employant un courant impulsionnel pour faire sortir les poissons des fonds marins et les diriger dans les filets.r>En vertu d'un vote, les eurodéputés ont rejeté ainsi une dérogation proposée par la Commission européenne visant à autoriser cette pêche à une plus large échelle dans la mer du Nord, où elle est pratiquée à titre expérimental.r>Ce vote servira de base pour le Parlement européen dans les prochaines négociations avec le Conseil, qui rassemble les États membres de l'Union européenne (UE), dont certains, en particulier les Pays-Bas, souhaitent encore obtenir une autorisation sous conditions. Ce dossier s'annonçait comme l’un des dossiers les plus chauds lors de la plénière de mardi.r>L'idée d'une extension de la pratique de la pêche électrique oppose une partie des pêcheurs, néerlandais en tête, à la plupart des organisations de protection de l’environnement ainsi qu’à la majeure partie des partis de gauche et écologistes, mais aussi à d’autres pêcheurs. Au niveau de l’UE, la France et la Belgique s'y opposent, alors que les Pays-Bas et les pays nordiques sont plutôt favorables. Depuis 1998, cette pratique est interdite dans les eaux européennes, comme le sont la pêche à l’explosif et celle au poison, mais il y a dix ans, l’Europe a introduit une dérogation autorisant chaque pays de l’Union à équiper 5% de sa flotte de pêche opérant en mer du Nord d’électrodes dont les décharges délogent les poissons du fond de l’eau.r>Seuls les chalutiers à perche qui traînent leur chalut sur chaque bord sont concernés par cette technique. Les Pays-Bas ont utilisé cette règle pour équiper bon nombre de leurs navires, dépassant nettement le pourcentage autorisé grâce à une interprétation très large de la législation en vigueur. Les opposants à la pêche électrique dénoncent, entre autres, ses impacts violents sur les ressources halieutiques – les poissons présentant notamment des brûlures, des ecchymoses et des déformations du squelette consécutives à l'électrocution –, son hyper efficacité ainsi que l'absence d'études scientifiques sur ses conséquences à long terme.