06 Février 2018 À 19:10
La réforme du marché carbone votée par le Parlement européen est jugée essentielle pour permettre à l'UE de remplir sa promesse faite dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat de réduire d'au moins 40% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Le marché du carbone régit les émissions des industries lourdes européennes et centrales électriques, soit plus 11.000 installations produisant environ 40% du volume total de CO2 émis. La nouvelle législation, qui s'appliquera à partir de 2020, limitera progressivement l'offre de quotas d'émissions que les entreprises peuvent acheter, sorte de «droits à polluer». L'offre de quotas actuelle, surabondante, plombe structurellement les prix du carbone, qui oscillent entre 6 et 9 euros la tonne. Certains États membres, comme la France, plaident pour un prix plancher de 30 euros la tonne afin que les entreprises soient réellement incitées à investir pour produire de manière plus propre. Il est prévu que le nombre d'allocations mises sur le marché diminue de 2,2% chaque année à partir de 2021, un rythme plus rapide qu'actuellement (-1,74%). La réserve de stabilité du marché doit quant à elle doubler de volume, permettant d'absorber «jusqu'à 24% des crédits en excès chaque année». Cette réserve a été créée pour retirer du marché des centaines de millions de tonnes de CO2 afin de remédier à l'excédent de quotas. Deux fonds doivent aussi être mis sur pied pour aider la recherche et l'innovation, financées par la vente de quotas.