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Des partis politiques et des syndicats dénoncent la «répression violente»

Plusieurs partis politiques, organisations de la société civile et syndicats algériens ont dénoncé vigoureusement la «répression violente» par les forces antiémeutes de la protestation pacifique des médecins résidents, organisée mercredi dernier à l'intérieur de l’hôpital Mustapha Bacha à Alger.

Les médecins ont tenté de manifester à Alger, mais se sont heurtés à la police qui a eu recours à la force pour les en empêcher. Le bilan est de 20 médecins blessés. Ph. DR

08 Janvier 2018 À 18:07

Le parti algérien «Talaie El-Houriat» a condamné l’usage «brutal de la force» contre la manifestation pacifique des médecins résidents», qui ont tenté de marcher en direction de l’Assemblé populaire nationale, afin de porter leurs revendications aux élus du peuple. Pour la formation de Ali Benflis, l’usage de la matraque contre le mouvement des médecins confirme que «le pouvoir persiste dans sa démarche répressive contre toute forme de contestation sociale et ne s’embarrasse pas de violer les sanctuaires que sont les universités et les hôpitaux». Et d’ajouter que «ces dépassements intolérables des autorités publiques constituent une violation flagrante de droits consacrés par la Constitution, notamment la liberté d’expression et la liberté de rassemblement». Le Front des forces socialistes (FFS) a dénoncé avec force «le musellement des libertés de manifestation et d’expression, l’empêchement des marches pacifiques et la répression systématique des manifestants». La Jeunesse libre du «Rassemblement pour la culture et la démocratie» a, quant à elle, condamné «la répression subie par les médecins résidents qui ont choisi d’alerter la rue, car les portes du dialogue ont été fermées malgré toutes les démarches des protestataires». Pour la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh) qui considère que les droits de manifestation et de rassemblement «sont consacrés par la Constitution et les différentes conventions relatives aux droits civils et politiques ratifiées par notre pays». Le Syndicat national des médecins généralistes de santé publique n’a pas manqué de dénoncer la répression des résidents manifestant pacifiquement à l’intérieur du CHU Mustapha. Le Conseil régional de l’Ordre des médecins de Blida s’est déclaré profondément choqué par les images insoutenables des têtes ensanglantées des médecins résidents tabassés lors de la répression policière et a interpellé le ministre de la Santé d’accéder aux revendications des résidents. Dès le jour même de la manifestation, la presse algérienne s’est solidarisée des médecins résidents en affirmant que le traitement qui leur a été réservé par les forces anti-émeutes est «une honte pour le pouvoir algérien» et une expression de l’affolement d’un régime qui ne connaît pas d’autres moyens d’expression que la bastonnade. 

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