25 Janvier 2018 À 20:11
Pour alimenter les rangs d’un club qui se morfond dans une crise de gestion doublée d’une dette abyssale de plusieurs milliards, Saïd Hasbane a choisi de se rabattre sur les joueurs en fin de contrat, voire inactifs depuis plusieurs mois. Après Zakaria El Hilali, Mounir Obadi, Zakaria Hadraf, Omar El Mansouri, Mohamed Taouss ou encore Hilaire Momi, le président le plus décrié de l’histoire du Raja s’est affiché avec une nouvelle recrue «à zéro dirham» comme s’amusent à commenter les fans sur les réseaux sociaux, mercredi sur le site officiel du club, en l’occurrence Abdelaâdim Khadrouf. Remercié par le Wydad de Casablanca il y a près de deux semaines, juste après le limogeage de Houcine Ammouta, Khadrouf s’est engagé avec le RCA jusqu’à la saison 2018-2019. Le site officiel a donc publié l’information le 24 janvier, un jour après le terme du marché hivernal de transferts qui a été clôturé mardi. Le double champion du Maroc avec le Moghreb de Tétouan (2012 et 2014) débarque ainsi dans une équipe dont l’avenir est plus douteux que jamais. Les entraînements, si entraînement il y a, se déroulent dans une ambiance morose et marquée par la grogne des joueurs, qui n’ont pas reçu une grande partie de leurs émoluments malgré les nombreuses promesses du président. Certains d’entre eux, comme Mahmoud Benhalib, n’assistent même plus aux séances en l’«absence de moyens», tandis que d’autres se font chasser, comme Adil Karrouchi. Aucune concentration de préparation à la phase retour n’a eu lieu, aucun match amical, même la liste des éléments devant disputer la Coupe de la CAF (qui démarrera en février) n’a pas été établie alors que l’autre représentant du Maroc, la Renaissance de Berkane, a déjà envoyé sa liste définitive. Bref, Abdelaâdim Khadrouf a trouvé «refuge» dans un club où l’incertitude règne, au bord de l’implosion et où le président semble défier toutes les composantes du football marocain. Rappelons que Mounir Obadi, l’autre recrue hivernale du Raja, avait contracté une blessure juste après sa signature et était rentré en France pour se faire soigner.