25 Décembre 2018 À 16:59
«C’est vrai que j’étais un peu inquiet, car c’est ma première exposition à Rabat. Mais il faut dire que je suis très satisfait du vernissage où il y avait des artistes, des journalistes et beaucoup de passionnés de la peinture. C’est une belle expérience qui marque ma carrière», souligne l’artiste Abdelaziz Lourhraz qui offre à voir une nouvelle collection signée pour être montrée à la galerie Mohamed El Fassi à Rabat. Cette prestation est le fruit de la subvention du ministère de la Culture et de la communication pour la réalisation d’une exposition individuelle.r>Le critique Jalil Nouri indique à ce propos que «ce plasticien d’Agadir de renommée nationale et internationale a déjà eu l’occasion de faire étalage de son talent singulier lors de plusieurs expositions. Abdelaziz Lourhraz, qui a réussi à s’imposer au fil des ans et des accrochages, revient en force pour montrer toute l'étendue de son brillant parcours reconnu unanimement par ses pairs. Créatif et inspiré, il a réussi à faire de la fusion entre les éléments végétal et corporel sa marque de fabrique unique et attachante dans le registre de l’abstrait qu’il maîtrise à la perfection. Sa touche recherchée et les couleurs tournant autour de thèmes à chaque fois nouveaux et bien étudiés ne laissent guère de place au doute sur ses capacités créatrices et inventives».r>Consacré par beaucoup de critiques (l’artiste Farid Triki, Ali El Hadj Tahar d’Algérie, Hassan Laghdache, Samir Bousselham, Benyounes Amirouche, puis la commissaire et historienne d’art Dine Sinelnikova) comme l’un des peintres marocains modernes et avant-gardistes les plus doués de sa génération, Abdelaziz Lourhraz ne ménage aucun effort pour aller de l’avant, en étant très exigeant dans la qualité du travail, avec la compétence et la volonté d’arriver, puis le sentiment de responsabilité vis-à-vis de son art.
«Je ne peux nier que je suis soutenu par des mécènes, notamment Khalil Tizniti qui m’a offert l'atelier où je travaille, sans oublier les professeurs en Master de communication, de développement et de tourisme qui m’ont été d’un grand apport sur le plan de la promotion de mon travail. Il faut dire aussi que le fait de faire partie de l’Union des plasticiens du Sud m’a ouvert d’autres horizons, à travers des expositions collectives, en plus de mes participations à l’étranger, notamment en Allemagne, en Égypte, au Brésil, en Espagne, en Hollande, en Argentine, en Macédoine et en France», r>précise l’artiste.
En tant que professeur d’arts plastiques à Agadir, il a un projet avec l’établissement où il enseigne consistant à honorer les plasticiens marocains décédés qui ont marqué l’histoire de la peinture au Maroc dans le paradigme moderne, ajoute-t-il. «Car beaucoup de jeunes ne les connaissent pas. Donc, on va faire des fresques sur les murs de l’établissement, avec une fiche technique détaillée sur chaque plasticien. Ce qui poussera l’élève à aller chercher plus d'informations dans la biographie de l’artiste», explique Lourhraz, dont les projets futurs ne s’arrêtent pas là, puisqu’il se prépare déjà pour une exposition individuelle à Casablanca et d’autres à l’étranger.
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Questions à l’artiste-peintre Abdelaziz Lourhraz
«L’artiste doit avoir une culture artistique de base r>pour en nourrir ses œuvres»
Où peut-on placer votre style de peinture ?r>Entre l’abstrait lyrique et géométrique. Au départ cela n'a pas été facile de les associer tous les deux. Mais, à travers le titre «Résonance», il y a une certaine musicalité, une sonorité picturale et plastique à travers la couleur, la composition et la matière.
Comment expliquez-vous le fruit de cette recherche ?r>Ce travail que je présente est une continuité et une évolution continue de ma recherche plastique. Chaque peinture m’inspire d’autres réalisations futures. Mais à chacune de mes expositions, il y a un changement au niveau de la technique et un renouvellement de souffle. Par exemple dans cette exposition, j’ai essayé d’associer l’abstrait lyrique à celui géométrique. En même temps, j’ai travaillé sur une composition diversifiée. Beaucoup de gens estiment que l’abstrait est facile. Au contraire, il est très difficile de mener un style abstrait dans toutes ses exigences.
L’abstrait est-il un style que tout artiste peut adopter ?r>Au contraire, l’artiste doit d’abord passer par une voie académique confirmée qui est obligatoire. Ce n’est qu’après qu’il peut dégager des compétences qui dénotent du savoir et du savoir-faire. Je peux vous dire que l’abstrait est comme la musique de jazz qui nécessite une accumulation d’académisme et de technicité. Pour moi, les peintres qui commencent par l’abstrait pratiquent de l’anarchie artistique, ils manquent de professionnalisme. Car il faut avoir un bagage académique et une certaine connaissance de l’histoire de l’art, de tous les styles et mouvements qu’a connus l’histoire. L’artiste doit être intellectuel, c’est très important. Il faut qu’il ait une culture artistique de base pour en nourrir ses œuvres.