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Sidi Hamdi Ould Errachid : «Je traduis, tout simplement, la Volonté Royale exprimée dans les discours du Souverain»

Après Casablanca et Paris, la troisième édition du Forum d’affaire Maroc-France s’est tenue pour la première fois à Laâyoune du 2 au 4 novembre. En marge de cette manifestation, nous avons eu un entretien exclusif avec Sidi Hamdi Ould Errachid, président du Conseil de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra.

04 Novembre 2018 À 17:55

Le Matin : Merci M. le président de nous avoir accueilli au sein du Palais des congrès à Laayoune. Quelles sont vos attentes par rapport à ce forum d’affaires qui se tient pour la première fois à Laâyoune ?r>Sidi Hamdi Ould Errachid : Je voudrais tout d’abord exprimer mes remerciements au Groupe Le Matin qui accompagne cette manifestation. Effectivement, pour la première fois, un forum de cette envergure, de cette qualité et avec des objectifs précis se tient à Laâyoune. Qui plus est, il a été marqué par la conclusion des partenariats signés avec le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’économie numérique, d’une part, et la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc, d'autre part. Pour ce qui est de nos attentes de cet événement, elles consistent en la mise en œuvre effective du Chantier Royal dont le coup d’envoi a été donné par le Souverain après l’adoption de la Constitution de 2011, à savoir la régionalisation avancée et le renforcement des attributions des régions. Concrètement, aujourd’hui, il a été convenu de réaliser une zone industrielle et une zone logistique. Ce qui signifie un certain nombre d’investissements dans divers domaines. Cela permettra un échange d’expertises et de savoir-faire entre des hommes d’affaires marocains et étrangers, notamment les Français que nous considérons comme des partenaires stratégiques. En tant qu’acteur politique et producteur de politiques régionales, mais aussi en tant que coordonnateur entre la politique régionale et les programmes nationaux, je trouve qu’aujourd’hui, le moment est opportun pour lancer des initiatives comme ce Forum. Nous célébrons en effet cette semaine le 43e anniversaire de la Marche verte et le troisième anniversaire du lancement du chantier de la régionalisation. Alors qu’on s’attèle au parachèvement des grands projets dont le coup d’envoi a été donné par S.M. le Roi dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud à l’occasion de la commémoration du 40e anniversaire de la Marche verte, nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure en focalisant notre intérêt sur l’élément humain, ce qui signifie pour nous d'être à l’écoute des préoccupations des jeunes de la région, des PME et des problèmes de l’accès au marché de l’emploi. Comment ? En initiant ce genre de forums. Je pense que quand il y a la stabilité politique, une bonne infrastructure de base et surtout quand il y a une vision claire des politiques et des gestionnaires des affaires locales ainsi que l’accompagnement nécessaire, l’investisseur ne peut que s’intéresser à la région.

Pourriez-vous M. le président nous fournir de plus amples informations sur les conventions qui ont été signées à l’occasion de Forum ?r>La convention signée avec le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’économie numérique permettra la mise en œuvre de la convention-cadre qui avait été signée en présence du Souverain. En vertu de cet accord, il a été convenu de réserver 40 hectares à la zone industrielle et 35 hectares à la zone logistique. Donc, la convention signée lors de ce forum peut être considérée comme la mise à exécution du Programme Royal. La contribution du ministère à ce programme s’élève à 192 millions de DH, alors que celle de la région se monte à 68 millions de DH. La deuxième convention a été conclue entre la région de Laâyoune-Sakia Al Hamra et la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc, en vertu de laquelle, la gestion de ces deux zones sera déléguée à cette Chambre dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Vous avez eu, M. le président, des rencontres avec des investisseurs français et avec des investisseurs marocains de France. De même, vous avez tenu une réunion avec les représentants des banques ainsi qu’avec plusieurs experts. Quel est le premier bilan de ces rencontres et quels sont les résultats escomptés ?r>En effet, j’ai rencontré des investisseurs qui sont dans le même temps des élus faisant partie de la communauté marocaine à l’étranger. Ayant à cœur le développement de leur pays d’origine, ces investisseurs ont manifesté la volonté de prendre part à ce forum dès qu’ils en ont pris connaissance. J’ai accordé de mon côté un intérêt particulier à leur participation afin de leur permettre de constater de visu les potentialités de la région, les opportunités existantes et les facilités offertes. Nous avons tenu à donner toutes les explications nécessaires à tout un chacun dans le domaine qui l’intéresse. Pour ce qui est des autres rencontres et qui ont réuni des cadres bancaires, des experts et des responsables territoriaux, il s’agissait de répondre à leurs questionnements, d’écouter leurs analyses et leurs suggestions, car ils sont tous des intervenants dans le processus permettant d’attirer les investissements. Ce forum a rassemblé toutes les parties prenantes et couvert tous les volets relatifs à l’investissement privé. Car il ne faut oublier que durant 44 ans, le principal investisseur, sinon le seul, était l’État. C’est pourquoi j’estime qu’il est temps de créer un climat propice aux affaires et à la promotion de l’investissement privé. Ce dernier va alléger le fardeau que porte l’État dans ce registre et ne manquera pas favoriser le lancement d’une nouvelle dynamique basée sur l’initiative privée, suivant la logique existant dans toutes les économies modernes, aux côtés de l’État, dynamique que la région continuera de soutenir à travers le renforcement de l’infrastructure et l’encouragement de l’entreprise.

Dans votre allocution lors de la séance inaugurale, vous avez dit que votre principal souci est de répondre aux besoins de la population, de lutter contre le chômage des jeunes et de faire de la région une locomotive et un modèle de la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Comment ce forum peut-il contribuer à relever ces défis ?r>Je traduis, tout simplement, la Volonté Royale exprimée dans les discours du Souverain. Le dernier discours du Trône pose la problématique des jeunes et de l’accès au marché de l’emploi. Le discours à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple a évoqué la question de la formation et de la révision globale des systèmes d’encadrement et de qualification des jeunes, sachant que le nouveau marché de l’emploi exige des métiers plus pointus sur le plan économique et technique. Notre préoccupation est la suivante : nous avons aujourd’hui nombre de jeunes titulaires de licences ou plus, mais dans des spécialités qui ne sont pas en adéquation avec les besoins dans le secteur privé. La fonction publique ne peut plus les absorber comme c’était le cas auparavant. En examinant n’importe quel projet d’investissement, la question qu’on se pose est la suivante : combien de postes d’emploi stables seront créés ? Quand un programme de développement régional de 49 milliards de DH, dont 43 milliards de DH assurés par l’État dans le cadre d’une Vision Royale et dont 4,5 milliards de DH sont assurés par la région, il est impérieux de s’assurer des retombées sur la population, en particulier les jeunes.

Vous vous êtes engagé personnellement devant l’assistance à entamer la mise en œuvre des conventions signées et le lancement des chantiers avant fin mars. Ne pensez-vous pas que la lenteur des procédures administratives pourrait impacter les délais de réalisation ?r>Je tiens à vous rassurer. Avant la signature, j’ai obtenu au préalable l’accord relatif aux cahiers des charges et aux plans. Les dépenses ont été avalisées au niveau central. Il ne reste plus que les questions juridiques et réglementaires relatives aux appels d’offres des marchés à réaliser.

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