13 Mars 2018 À 19:39
Considéré comme l’un des événements automobiles les plus importants et les plus prisés de la planète, le Salon international de Genève, qui en est à sa 88e édition, ouvre ses portes jusqu’au 18 mars. r>Parmi les quelque 850 modèles exposés, les visiteurs peuvent découvrir de nombreuses voitures de rêve puissantes et propres grâce à leur propulsion électrique, des voitures plus accessibles et même des voitures volantes (Pal-V, Italdesign). Les nostalgiques peuvent savourer l’exposition «Le Retour du futur» qui remet au goût du jour des concept-cars présentés à Genève en première mondiale il y a plusieurs dizaines d’années, et qui sont toujours aussi fascinants. r>Lors des deux journées de presse, à savoir les 6 et 7 mars, 10.000 représentants des médias du monde entier ont assisté à plus de 70 conférences et présentations des exposants.r>Les SUV, ou 4x4 urbain, qui connaissent un grand succès, ainsi que l'électrification des véhicules sont les deux grandes tendances du salon. En témoigne la désignation, en marge du Salon, du Volvo XC40 comme voiture de l'année, une première pour la marque suédoise. Elle consacre un SUV, pour la deuxième année consécutive, après le Peugeot 3008 en 2017. Le XC40 sera décliné en versions hybride, puis électrique.r>Pour les constructeurs, la crise du diesel survient au pire moment. L'arrivée des véhicules électriques et autonomes les confronte à de nouveaux venus, comme Tesla, ou les géants internationaux de la high-tech, comme Apple, Google et des groupes chinois, qui veulent leur part du gâteau de la «smart-car».r>L'informatique, l'intelligence artificielle et les télécommunications seront au cœur du véhicule du futur, loin des compétences traditionnelles des groupes automobiles.
«Des rides d'inquiétude»r>«Les ventes mondiales ont battu de nouveaux records en 2017». Mais, à Genève, «derrière le glamour et les paillettes, il y a des rides d'inquiétude», a commenté Ferdinand Dudenhoffer, directeur du Center Automotive Research, basé en Allemagne.r>Le premier souci du secteur reste le plongeon des ventes de motorisations diesel. Les constructeurs européens ont misé dessus pendant des années pour réduire leurs émissions de CO2 avec le soutien des pouvoirs publics. Ils sont subitement contraints d'adapter leur outil industriel afin de pouvoir fabriquer les voitures que les clients demandent, c'est-à-dire de plus en plus de moteurs essence, électriques ou hybrides (électrique-essence).r>L'affaire des moteurs truqués de Volkswagen a jeté le discrédit sur le diesel, critiqué pour ses émissions de gaz polluants (oxydes d'azote) et de particules fines. Des villes comme Paris ont dit vouloir les bannir progressivement et, en Allemagne, la justice vient d'ouvrir la voie à de possibles interdictions pour les vieux diesel, renforçant encore l'incertitude des acheteurs.r>Les grands constructeurs ont annoncé des plans d'investissements en dizaines de milliards d'euros sur plusieurs années pour accélérer leur stratégie électrique, avec des retombées commerciales encore incertaines.r>Cette évolution n'inquiète pas Toyota qui profite au contraire à plein de l'engouement pour ses véhicules hybrides. Le groupe japonais a d'ailleurs annoncé qu'il cesserait cette année la vente de voitures particulières diesel en Europe.r>Cette motorisation ne représentait plus que 15% de ses ventes l'an dernier sur ce marché, contre 40% pour ses hybrides essence-électrique, en hausse de 45%, une technologie dont il a été pionnier il y a plus de 20 ans.r>Plusieurs nouveaux modèles électriques, et de nombreux concepts sont dévoilés à Genève. Parmi les nouveautés prometteuses : la première voiture électrique de Jaguar, le SUV I-Pace, ou encore le SUV (4x4 de loisir) électrique de Hyundai, le Kona.
Le spectre Trumpr>Le Président américain, Donald Trump, qui avait annoncé des taxes sur les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis, a pesé de tout son poids dans les discussions au Salon de Genève.r>«Si des droits de douane étaient mis en place, cela ferait augmenter les prix, et ce serait au consommateur de payer (...), donc je ne pense pas qu'il y ait de gagnants dans ce scénario», a répliqué Didier Leroy. Le vice-président du constructeur japonais Toyota s'est inquiété du risque d'effet «boomerang», avec des mesures similaires de la part de la Chine ou de l'Union européenne, si les États-Unis passaient à l'acte.r>Trump a également menacé de taxer les importations d'automobiles européennes, ce qui toucherait d'abord les constructeurs allemands qui produisent pourtant massivement en Amérique du Nord.