26 Janvier 2018 À 18:40
«À l'heure actuelle, les émissions totales de gaz à effet de serre provenant de la production de textiles, soit 1,2 milliard de tonnes par année, sont supérieures à celles de tous les vols internationaux et de la navigation maritime combinés. Selon certaines estimations, les émissions du secteur devraient augmenter de plus de 60% d'ici 2030», indique, à Bonn, l'ONU qui s'est réunie avec 38 représentants de marques célèbres de textile. «Je crois que nous sommes à un tournant de l'histoire. Pour la première fois, les humains ne sont plus seulement affectés par les cycles météorologiques : nous affectons ces cycles et en subissons les conséquences», a souligné Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. En novembre 2017, un rapport de la Fondation Ellen MacArthur révèle que chaque seconde, l'équivalent d'un camion à ordures de textiles est mis en décharge ou brûlé. «Une valeur estimée à 500 milliards de dollars est perdue chaque année en raison de vêtements à peine usés et rarement recyclés», ajoute le rapport. Et d'avertir que si rien ne change, d'ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre de l'industrie du textile représenteront le quart du budget carbone mondial. «Outre le gaspillage, l'industrie pollue : les vêtements libèrent chaque année un demi-million de tonnes de microfibres dans l'océan, ce qui équivaut à plus de 50 milliards de bouteilles en plastique. Les microfibres sont probablement impossibles à nettoyer et peuvent entrer dans les chaînes alimentaires», conclut le rapport.