Économie

Allègement en perspective pour la facture énergétique et les prix à la pompe

Le cours moyen du baril se situerait à 58 dollars l’année prochaine, après 60 dollars cette année, selon la Banque mondiale. Soit 9 dollars de moins que le cours retenu par le gouvernement pour le projet de loi de Finances 2020. Un soulagement en perspective pour l’État, les industriels et les particuliers. Autre bonne nouvelle, les cours du phosphate s’inscriraient en hausse, une aubaine pour les exportations du pays.

30 Octobre 2019 À 18:52

Bonne nouvelle pour le Maroc. Les prix du pétrole baisseraient l’année prochaine au moment où les cours du phosphate augmenteraient. C’est ce qui ressort de l’édition d’octobre du rapport «Commodity Markets Outlook», publiée par la Banque Mondiale. Ainsi, le cours du baril se situerait à 58 dollars en moyenne en 2020, après 60 dollars cette année. Soit des niveaux inférieurs comparés aux projections annoncées en avril dernier par la banque qui tablaient sur une moyenne respective d’environ 66 et 65 dollars. Les nouvelles prévisions de l’institution de Bretton Woods sont également inférieures au cours retenu par le gouvernement pour la loi de Finances 2019 (68 dollars) et le PLF 2020 (67 dollars). «À la suite du ralentissement de la croissance mondiale, la consommation de pétrole devrait progresser à un rythme bien plus faible qu’anticipé auparavant, avant de croître modérément l’année prochaine», soulignent les économistes de la Banque mondiale. En tenant compte également du gaz naturel et du charbon, les prix de l’énergie reculeraient en 2019 de près de 15% par rapport à la moyenne enregistrée en 2018, et poursuivraient leur baisse en 2020. Concernant le phosphate, les prix des engrais phosphatés DAP (engrais binaire le plus courant) devront augmenter de 3,3% entre 2019 et 2020. La tendance est également à la hausse (+2,36%) pour le TSP (engrais entièrement phosphaté) ainsi que pour la roche phosphatée (+3,3%).

 Globalement, «les prix des engrais devraient augmenter de 2,2% en 2020, après une perte attendue de 0,6% cette année», estime la Banque mondiale. Concernant les métaux, les évolutions sont mitigées. Les cours des métaux globaux continueraient de décliner l’année prochaine, après une diminution de 5% prévue en 2019, sous l’effet du ralentissement de la demande mondiale. Les prix des métaux précieux, eux, progresseraient encore en 2020, après avoir monté en flèche cette année, dans un contexte d’incertitudes grandissantes au niveau mondial et de politiques monétaires accommodantes. Pour ce qui est des produits agricoles, les cours se stabiliseraient en 2020, après une diminution de 5% attendue cette année. «Le ralentissement de la demande de matières premières représente un défi pour les pays exportateurs et une source d’opportunités pour les pays importateurs. Alors que la fluctuation des prix et le progrès technologique vont amener les pays à se détourner d’un produit de base au profit d’un autre, il faudra veiller à ce que ces ressources soient produites et consommées d’une manière écologiquement durable», estime Ceyla Pazarbasioglu, vice-présidente du Groupe de la Banque mondiale pour la division Croissance équitable, finance et institutions. 

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