Une campagne de sensibilisation à l’initiative de l’association Anir

L’association Anir d’aide aux enfants en situation difficile, qui milite depuis 13 ans pour la protection des droits des enfants, a lancé mardi dernier à Rabat, une campagne digitale de sensibilisation contre les violences et l’exploitation sexuelle des enfants. «L’association Anir œuvre, depuis sa création en 2006, en faveur de la protection de l’enfance, en essayant d’apporter des réponses aux besoins urgents et de base des enfants en situation difficile. Parmi les problématiques les plus épineuses auxquelles Anir a été confronté tout au long de ces 13 ans d’intervention auprès des enfants, il y a celle de la violence et l’exploitation sexuelles des enfants. Sujet paradoxalement tabou, bien que répandu. La prise en charge et l’accompagnement de plusieurs victimes et leur famille nous a rapprochés d’une réalité où souffrance rime avec silence, ce qui nous a poussés à élaborer cette campagne pour sensibiliser les citoyens à ce sujet», a souligné Meriam Erraoui, présidente de l’Association Anir, lors de l’atelier de lancement de la campagne de sensibilisation. Au cours de cette rencontre, l’association a présenté les quatre vidéos en dialecte arabe et amazigh destinés à la sensibilisation via les réseaux sociaux. L’atelier de lancement de la campagne de sensibilisation a également été marqué par la présentation d’un recueil contenant douze témoignages d’acteurs concernés par la protection de l’enfance des violences sexuelles avec une analyse des défis. Ce livret est l’aboutissement d’un travail de collecte de témoignages recueillis auprès des acteurs associatifs et institutionnels du Grand Agadir et de ses environs ainsi que des familles des victimes. Ils y font part des abus sur les mineurs, des expériences de terrain et exposent les difficultés qu’ils rencontrent. «Les obstacles auxquels se heurtent les filles et garçons victimes d’exploitation sexuelle sont nombreux. Réticence à parler, peur du jugement, stigmatisation, non-accès à la justice, isolement…, ces obstacles peuvent sembler insurmontables. Pourtant, il existe des professionnels et des personnes qui travaillent pour faire avancer les choses, libérer la parole des victimes et les accompagner vers un soutien et une prise en charge adéquats. C’est à eux que l’on a décidé de donner la parole dans ce livre de témoignages. Au Maroc, où encore très peu de victimes d’exploitation sexuelle sont identifiées et se sentent libres de parler, il est extrêmement important d’illustrer le combat de ces personnes qui dénoncent les difficultés auxquelles elles sont confrontées», indique ECPAT France et ECPAT Luxembourg qui ont appuyé la création de ce guide dans le cadre du projet PAX (Projet d’Alliance contre l’exploitation sexuelle des enfants au Maroc) afin de libérer la parole et d’initier des actions qui servent l’intérêt des survivants d’exploitation et de violence sexuelles.