Nation

Conférence-débat sur l’engagement des troupes marocaines pour la Libération de la France, devoir de mémoire et de transmission

27 Octobre 2019 À 18:18

Une conférence-débat sous le thème «Devoir de mémoire et de transmission à la lumière de l’engagement des troupes marocaines pour la Libération de la France» a été organisée samedi à l’Auditorium du Musée de la Grande Guerre à Meaux, en région Île-de-France. Organisée par le consulat général du Royaume du Maroc à Orly, en partenariat avec l’Association «Mémoire France Maroc» et la ville de Meaux, cette conférence a été animée par d’éminentes personnalités du monde universitaire, politique et associatif, notamment Jean-François Parigi, député de la sixième circonscription de Seine et Marne, Charles Saint-Prot, directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques, Youssef Chihab, professeur et consultant en Développement à l’Université Paris XIII, et Nouria Zendafou-Rezeg, présidente de l’Association «Mémoire France Maroc». Intervenant à l’ouverture de cette conférence-débat, la consule générale du Maroc à Orly, Nada Bakkali Hassani, a souligné que cette conférence est «un devoir, celui de rappeler que plus de 125.000 soldats marocains ont participé héroïquement, aux côtés de leurs camarades français, aux Grandes Guerres». «Les valeureux soldats marocains ont fait le sacrifice de leur vie pour la France et donné leur sang et leur jeunesse pour un pays avec qui ils partageaient des valeurs communes de dignité, de liberté et de solidarité, a indiqué la diplomate marocaine». Selon elle, «en ces temps difficiles où nous assistons à un repli identitaire et parfois à des rejets de l’autre, le devoir de mémoire s’impose pour donner des repères et du sens aux jeunes générations». «L’engagement de ces hommes rappelle en effet les valeurs qu’ils ont défendues, les valeurs communes de liberté, de démocratie, de justice, de paix, de tolérance et de vivre-ensemble», a fait observer la consule du Maroc à Orly, qui a souligné le devoir d’œuvrer, ensemble, à préserver cette mémoire et à veiller à transmettre cette histoire et ces valeurs aux générations futures. La diplomate marocaine a par ailleurs souligné que «cette conférence participe à cet exercice devenu vital de mettre en valeur et célébrer ce qui unit la France et le Maroc», avant de conclure son intervention en soulignant l’amitié sereine et confiante entre le Maroc et la France, une amitié qui va au-delà des conjonctures et qui se projette vers l’avenir.r>Après avoir rappelé les liens privilégiés et historiques existant entre le Maroc et la France, Jean François Parigi, député de la sixième circonscription de Seine et Marne, a rendu un vibrant un hommage aux vaillants soldats marocains qui avaient combattu pour les idéaux de liberté et de paix pendant la Première Guerre mondiale. De son côté, Dr Charles Saint-Prot a mis en exergue l’histoire des relations entre la France et le Maroc, preuve d’une longue amitié qui s’est particulièrement illustrée lors des deux Guerres mondiales au cours desquels les troupes marocaines engagées sur le front se sont distinguées. «Environ 40.000 soldats marocains serviront durant ce conflit. Du fait de leur bravoure, les régiments marocains et leurs soldats recevront plusieurs distinctions», a-t-il fait observer.

Dans son intervention sur le thème «Entre l’Histoire et la Mémoire», Youssef Chiheb a mis l’accent sur la participation des soldats marocains, appelés goumiers, à la guerre contre le nazisme, faisant remarquer que beaucoup de travaux ont esquissé cette partie de l’histoire de France. Cependant, a-t-il dit, cette contribution est restée marginale et/ou peu connue des Français issus de l’immigration, notant qu’entre Histoire et Mémoire, les goumiers doivent avoir toute leur place pour une réhabilitation des combattants pour la liberté et pour une cause qui n’était pas la leur.r>Dans son exposé sous le thème «Transmission et devoir de mémoire auprès des jeunes générations, à travers les monuments et lieux de mémoire», Nouria Zendafou-Rezeg a précisé que «ce n’est pas vain de dire que nos valeurs démocratiques et humanistes sont indispensables au développement des liens entre les générations et entre les communautés, pour toujours plus de fraternité, de solidarité et de sentiment d’appartenance à une même identité pacifiée et apaisée». r>Pour sa part, Michel Bachman, historien et maire de la ville de Chauconin-Neufmontiers, a, dans un exposé sous le thème «Le travail de mémoire vu par un élu de la République», insisté sur le devoir de mémoire et la transmission de celle-ci, qui, a-t-il ajouté, «doivent être vécus au quotidien à travers nos monuments et lieux de mémoires, trop peu relayés par nos médias et peu connus de nos concitoyens». Dans la présentation de son livre «La Légende du Goumier Saïd», Patricia Boyer de Latour, journaliste, écrivaine et petite fille du général Pierre Boyer de Latour (2e GM) des goumiers marocains en Corse, a mis l’accent sur la participation des soldats marocains de l’Armée d’Afrique, qui ont contribué à la libération de la Corse.r>De leur côté, Éléna Le Gall, directrice du Musée de la Grande Guerre à Meaux, et Jean-Christophe Ponot, président de la Société des Amis du Musée de la Grande Guerre, ont mis en exergue les activités du Musée depuis son ouverture en 2011 et «l’enjeu à relever pour que le musée de la Grande Guerre reste un équipement culturel vivant et accessible à tous, un lieu de transmission et de réflexion permettant de mieux comprendre les problématiques de l’époque».r>Cette rencontre a été suivie de la projection du film «la Couleur du sacrifice» de Mourad Boucif, qui donne la parole à ces Hommes venus d’ailleurs qui, pour la plupart enrôlés de force, ont joué un rôle crucial durant la Seconde Guerre mondiale et notamment lors de la Libération de la France. Une visite guidée du Musée de la Grande Guerre a été également organisée à cette occasion. 

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