Société

Les cinq comportements qui dominent chez la femme marocaine

La plus récente radioscopie des attitudes, aspirations, modes de vie et comportements des femmes marocaines est celle qui a été réalisée en 2016 par Ipsos, groupe français spécialisé dans les études marketing et sondages d'opinion. Intitulée «She speaks», elle a été menée dans 9 marchés différents de la région MENA dont le Maroc où l’enquête a concerné un échantillon de 1.500 femmes âgées de 15 à 55 ans résidant à Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech, Agadir, Tanger et Oujda. Des entretiens individuels de 30 minutes, 11 visites à domicile et 12 Focus groups ont été réalisés dans ce cadre. En voici les principaux résultats.

07 Mars 2019 À 22:28

La femme marocaine, une battante

La femme marocaine est un véritable modèle de la femme battante. Les auteurs de l’étude décrivent la femme marocaine comme étant une femme ambitieuse, motivée, cultivée, curieuse et qui s’accroche à ses rêves même si le chemin pour atteindre ses objectifs est souvent long et semé d’embûches. «La femme marocaine est une femme qui poursuit ses rêves et qui travaille dur pour atteindre ses objectifs tout en restant fidèle aux valeurs de la famille. Elle est, en effet, fière de sa culture et de ses traditions. Cependant, il y a toujours des obstacles qui l'empêchent de faire ce qu'elle veut. Beaucoup de femmes redoutent le regard que pourrait porter sur elles la société, ce qui affecte à la fois leur vie sociale et leur vie professionnelle, et les empêche parfois d’aller jusqu’au bout de leurs rêves», indique l’étude. Et d’ajouter : «Beaucoup de femmes ont du mal à être indépendantes financièrement et à couvrir toutes leurs dépenses à cause de la cherté de la vie et du petit salaire qu’elles perçoivent. Elles ont aussi beaucoup de mal à trouver un travail qu’elles aiment réellement, car l’offre sur le marché de l’emploi est limitée, ce qui les pousse à vouloir voyager à l’étranger pour travailler et mieux gagner leur vie».r>Par ailleurs, l’étude d’Ipsos montre que la femme marocaine est souvent victime de harcèlement sexuel et d’agressions ce qui la frustre et l’empêche de profiter pleinement de la vie lorsqu’elle est dehors avec des amis par exemple. Elle a souvent peur de sortir seule et cherche des endroits où elle se sent le plus à l'aise et en sécurité. Elle choisit alors souvent de rester à la maison, rendre visite à sa famille et évite de sortir tard le soir. 

H.E.H.

Dépense essentiellement pour elle-même ​

Les jeunes femmes marocaines dépensent leurs revenus personnels essentiellement pour elles-mêmes, notamment pour régler les factures de téléphone et les frais de transport, pour les sorties et aussi pour le shopping. Quand elles fondent une famille, leurs dépenses s’étendent à leurs enfants et aux charges ménagères (nourriture, épicerie, appareils ménagers…).r>La majorité des femmes, 73%, achètent surtout des produits de soins personnels et leur allouent une moyenne mensuelle de 119 DH alors que 69% d’entre elles dépensent leurs revenus en achat de vêtements, chaussures, accessoires et autres, y consacrant en moyenne 310 DH par mois. r>Le maquillage et les soins de beauté viennent respectivement en tête des acquisitions de 58% et 52% des répondantes qui lui dédient 128 et 112 dirhams mensuellement. 31% des femmes interrogées disent consacrer plus ou moins 181 DH chaque mois aux divertissements et loisirs, 24% dédient 209 DH aux transports, 16% achètent environ 570 DH d’épicerie ménagère chaque mois, 14% dépensent 83 DH en hobbies et seuls 9% participent aux dépenses du ménage avec 561 DH par mois. Sur ce dernier volet, elle ne prépare pas sa liste de courses, comptant sur sa mémoire pour faire ses achats. Elle entre dans le magasin en sachant précisément quel produit et quelle marque elle veut acheter. Cependant, des étalages attrayants et des promotions l’incitent à acheter des articles non prévus.r>Par ailleurs, la femme marocaine aime faire ses achats personnels dans les centres commerciaux, mais l’attrait des quartiers commerçants reste assez fort, car les produits/articles qu’on y propose sont plus abordables.

M.Se.

Une acheteuse raisonnée​

La femme marocaine est une acheteuse globalement raisonnée, mais qui peut se transformer en une acheteuse impulsive si l’opportunité se présente et qu’elle tombe sur des promotions intéressantes. En allant faire ses courses, la femme marocaine sait déjà ce qu’elle veut acheter, mais si elle tombe sur des promotions, elle peut acheter des choses dont elle n’a pas vraiment besoin pour le moment, lit-on dans l’étude. Ipsos précise aussi qu’en avançant dans l’âge, la femme devient plus économe, en raison de ses responsabilités et du fait qu’elle pense plus à sa famille et désire économiser de l’argent pour d’éventuels cas d’urgence. L’étude classifie ainsi les femmes en cinq catégories : l’économe, la chercheuse d’opportunités, l’acheteuse raisonnée, l’acheteuse impulsive et l’avant-gardiste. Il en ressort que 76% des économes sont les jeunes mamans, suivies des quinquagénaires (70%), alors que 58% des chercheuses d’opportunités sont des adolescentes, jeunes femmes et épouses sans charges financières. S’agissant des acheteuses raisonnées, les jeunes femmes et adolescentes arrivent en tête avec 52% et 51% respectivement, par contre ce sont les jeunes mamans qui se présentent comme les acheteuses les plus impulsives (51%), suivies des adolescentes avec 49%. Ces dernières représentent également 41% des acheteuses avant-gardistes. Elles occupent la deuxième marche du podium après les jeunes femmes (42%).

H.S.

Sensible à la notion de marque ​

Les femmes marocaines deviennent de plus en plus sensibles à la notion de marque. En effet, l’une des principales conclusions tirées de l’étude Ipsos implique que le choix d’un produit ou d’un service appartenant à une marque précise constitue, pour la femme marocaine, un moyen pour se différencier et pour se faire une image dans son entourage. C’est dire que les entreprises ont intérêt à comprendre les facteurs qui influencent les femmes dans leurs choix de marque afin d’y adapter leurs stratégies. Selon les résultats de l’étude, les soins personnels (63%), l’alimentation (60%) et l’hygiène (54%) sont les grandes catégories dans lesquelles les femmes paraissent plus sensibles à la notion de marque. La femme veut ainsi s’assurer des produits qu’elle achète que ce soit pour elle-même ou pour sa famille. De même, les femmes sont sensibles aux marques de télécommunications (45%) et des produits bancaires (26%). Cela implique que la femme cherche à acquérir des produits et des services répondant à certaines exigences en termes de fiabilité et de crédibilité. Partant du principe que la femme est soucieuse du confort de sa famille, le choix de l’électroménager constitue également un axe crucial (52%), à côté des meubles et des accessoires pour la maison (48%). Concernant le choix des restaurants et des cafés, la femme semble aussi y prêter attention (33%). Ce résultat confirme ainsi que la femme devient soucieuse de son image et cherche à se démarquer de son entourage.

N.B.

Accro aux réseaux sociaux​

Pour la femme marocaine, les médias ne sont pas uniquement un moyen pour le divertissement, mais constituent une fenêtre sur le monde. Il s’agit d’un outil pour se connecter avec ses proches, pour se détendre et passer le temps. Les médias en ligne lui permettent, entre autres, de s'exprimer librement et sans aucune limite, ainsi que d'en savoir davantage sur ses produits et ses marques préférées.r>La présence en ligne des femmes marocaines est caractérisée par une prédominance des médias sociaux (72%), notamment Facebook, Instagram, Snapchat, YouTube et WhatsApp. Ces plateformes sont essentiellement utilisées pour exposer les activités quotidiennes et les loisirs sur la Toile, chatter avec les proches, se renseigner sur les marques, les produits et les destinations préférées, ainsi que la lecture de vidéos et des émissions.r>Ainsi, l’étude révèle que la femme marocaine utilise Internet pour le chat (51%), la lecture de vidéos sur YouTube (30%), l’écoute de la musique (29%), la recherche d’actualités internationales (26%), la recherche d’actualités pour le divertissement (17%), le chat vidéo (14%), etc. Les activités relatives au travail ne représentent que 7% du total de sa présence en ligne.r>Le document note que les autres plateformes en ligne telles que Pinterest, Linkedin et Snapshat sont moins populaires, car elles semblent moins attrayantes à utiliser. Sur le nombre total des femmes interrogées, 3% utilisent Pinterest, essentiellement pour chercher les nouvelles tendances mode et maquillage, 6% utilisent le réseau professionnel Linkedin pour consulter les offres d’emplois et se renseigner sur les entreprises et 12% utilisent Snapshat pour partager du contenu de la part de leurs proches.

M.S

En partenariat avec Ipsos

 

 

 

 

 

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