15 Septembre 2019 À 14:42
Le Plan Halieutis (2009-2020) est passé sous la loupe de la Cour des comptes. Dans son rapport annuel 2018, l’Institution pointe du doigt certaines zones d’ombres de la stratégie. Selon l’institution, «le plan n’a pas défini les budgets alloués, les sources de financement et le planning d’exécution des différents projets programmés». Le secteur maritime, qui représentait en 2017 près de 50% des exportations des produits agroalimentaires marocains, peine à atteindre ses objectifs stratégiques notamment concernant la part du Maroc dans le marché mondial en volume, la production aquacole et la consommation annuelle de poisson par habitant. L’offre exportable et la pénétration de nouveaux marchés n’ont, quant à elles, pas connu de changements significatifs. Le Maroc continuant à exporter essentiellement vers les pays de l’Unuin européenne (UE), en particulier l’Espagne, tandis que la pénétration des marchés asiatiques et américains reste limitée. r>La Cour des comptes a également relevé que le comité du pilotage, celui du suivi, ainsi que la cellule de pilotage opérationnel et le comité national de la pêche n’ont pas été mis en place. La Juridiction financière souligne également le risque d’incompatibilité et de subjectivité des analyses menées par le prestataire. À titre indicatif, elle signale le recours au même prestataire pour l’élaboration, le suivi et l’évaluation à mi-parcours du Plan à travers trois marchés pour un montant global de 37 millions de DH. En ce qui concerne les ressources, le rapport 2018 alerte sur l’insuffisance des moyens humains et des équipements scientifiques dédiés à la recherche halieutique. «Ceci engendre des risques liés au fonctionnement des laboratoires de l’Institut national de recherche Halieutique (INRH)». Cette situation fait que ces derniers n’arrivent pas à faire le suivi que d’une soixantaine d’espèces sur les 300 inventoriées comme espèces commerciales. Aussi, «malgré les efforts déployés par le département de la pêche maritime, la gestion des pêcheries connait des dysfonctionnements qui font que plusieurs stocks sont surexploités». Ce qui a, donc, pour conséquence des cas de dépassement des limites règlementaires des captures accessoires, le non-respect des restrictions relatives aux engins de pêche et au repos biologiques, ainsi que le non-respect des quotas.
Stocks surexploités : Les éclaircissements du département de la Pêche maritime
Le département de la Pêche maritime affirme qu’il mène d’ores et déjà une politique de rétablissement des stocks en situation de surexploitation. Ainsi, plusieurs plans d’aménagement ont été instaurés dans ce sens, comme pour le cas de la crevette et du merlu. D’autres plans sont en phase de concertation avec les représentants de la profession, comme pour la courbine. Plus généralement, de nombreuses mesures ont été prises visant à reconstituer les stocks démersaux (diagramme gris, pageots, dorades, etc.), telle que l’instauration d’interdiction du chalutage dans les zones rocheuses, le miling... «Ces mesures, qui sont souvent impopulaires et difficiles à mettre en œuvre au départ, montrent déjà leurs effets positifs sur les stocks», assure le ministère.