Culture

Djam et Lornoar ont animé deux concerts à Kénitra

Les Nuits du Ramadan de l’Institut français du Maroc ont été célébrées du 9 au 14 mai dans 12 villes du Royaume. Cette édition a proposé une programmation ouverte à toutes les sonorités du monde : reggae, fusion, gnawa, rythmes capverdiens, fanfare et bikutsi.

La première soirée a été animée par Djam, la voix de la jeunesse algérienne.

14 Mai 2019 À 18:10

En plus de sa dimension cultuelle et spirituelle, le mois du Ramadan est aussi une occasion pour les habitants de Kénitra d’assister à des rencontres culturelles et artistiques. C’est le cas des «Nuits du Ramadan» organisées récemment par l’Institut français de Kénitra en collaboration avec l’Association du Festival de Thamusida. Durant deux soirées successives, la grande place administrative a accueilli des milliers de spectateurs venus assister à deux concerts musicaux où le rythme et l’harmonie étaient au rendez-vous.   La première soirée a été animée par Djam, la voix de la jeunesse algérienne (raï, gnawi, reggae). Dès son apparition sur scène en compagnie de son groupe, une fièvre s’est emparée des centaines de spectateurs qui ont appris par cœur ses chansons. Cette émotion allait crescendo grâce à une musique entrainante et un rythme à couper le souffle avec des chansons résolument engagées et proches des petites gens et qui dénoncent les maux sociaux qui entravent la jeunesse. La sensibilité humaine et artistique de Djam s’est, en outre, manifestée, lors de la visite qu’il a effectuée auparavant, en compagnie de membres de son groupe à l’orphelinat, sur invitation de l’Association de bienfaisance de Kénitra. Il a partagé des moments de joie et d’allégresse avec les enfants de cette maison en leur interprétant, guitare à la main, quelques-uns de ses célèbres morceaux. Les yeux pétillants et le sourire tracé sur le visage des petits pensionnaires exprimaient, de manière forte, ce moment de communion entre le chanteur, les musiciens et l’assistance. Il est à noter que Djam est né en 1985 en Algérie. Il a fait ses premiers pas dans la musique à l’âge de 14 ans. En 2004, il fonde son groupe Djmawi Africa, s’en suit une tournée mémorable à travers l’Algérie à la rencontre de plusieurs dizaines de milliers de personnes. À l’international, ses expériences sont tout aussi gratifiantes. Il a suivi des études en musicologie à l’université de Paris VIII et mis un terme à sa participation à l’aventure «Djmawi Africa» pour se consacrer pleinement à son projet solo. En 2018, il a finalisé son premier album solo «Zdeldel».  La deuxième soirée des «Nuits du Ramadan » a été l’œuvre de la célèbre chanteuse camerounaise Lornoar. Le grand public de la place administrative a goûté, au cours de cette nuit au parfum printanier, aux délices de la musique subsaharienne alliant mélodie, harmonie et rythmes ensorcelants. Une osmose s’est créée entre un public aux goûts musicaux éclectiques et une chanteuse à la fois généreuse et talentueuse. Auteure, compositrice et interprète, Lornoar est une des grandes voix de la chanson camerounaise. Formée à la rude école des cabarets, elle a reçu le Grand Prix 2010 du Festival Massao des voix féminines, elle est l’héritière de la tradition orale africaine : des textes forts, écrits et chantés dans sa langue maternelle. Les thèmes qu’elle aborde sont actuels et éternels pour des chansons destinées à devenir des classiques. Ses expériences internationales influencent sa musique qui va du «bikutsi» à la «bossa nova» en passant par le «reggae». Chacun de ses spectacles reflète la grandeur d’un continent aux racines très fortes et est ouvert aux rythmes d’ailleurs. 

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