09 Octobre 2019 À 20:49
À travers un partenariat dans un esprit intellectuel, le think tank Fomagov (Fondation marocaine pour la bonne gouvernance) et ESCA (École de Management) ont rassemblé, mardi, autour de la même table cinq analystes pour éclairer l’assistance à propos d’un sujet d’actualité et dont la problématique a été résumée ainsi : «Démocratie dans les pays arabes, assistons-nous à la naissance de nouveaux régimes politiques ?» Ainsi, ce sont Nabil Adel, chroniqueur géopolitique et économique, Hafid Boutaleb, expert en relations internationales et cofondateur de l’ICEM (Initiatives pour la Communauté économique du Maghreb), Chakib Guessous, docteur en anthropologie et sociologie politique, et Abdelghani Youmni, enseignant chercheur en géopolitique, qui ont été invités à parler de ce sujet. Le débat a été animé par la présidente de Fomagov, Soraya Kettani, qui est parvenue à poser les bonnes questions aux quatre intervenants et à les pousser à interagir sur le thème.r>Il a été principalement question de savoir si les pays arabes vivaient une «session numéro 2» du printemps arabe, mais aussi de revenir sur les causes qui poussent les jeunes ainsi que les moins jeunes de ces pays à demander des réformes au sein de leur pays. De la sorte, les intervenants ont mis en avant des causes qui sont d’ordre économique, social, de gouvernance et même en lien avec des frustrations sexuelles.r>Pour dépasser cette situation de crise, ils ont appelé à ce que ces pays, en insistant sur les pays du Maghreb, réalisent une intégration économique, ce qui devrait permettre la création de postes d’emplois pour les jeunes. Dans ce contexte, ils ont parlé des causes qui empêchent cette intégration et qui sont tout particulièrement de nature politique. Face à cet échec des politiques, l’action à travers le canal de l’économie et de l’esprit humanitaire peut pousser vers cette intégration et la réalisation enfin du rêve de l’UMA (Union du Maghreb arabe), en dépassant les antagonismes d’ordre politique.r>Sur un autre plan, il a été souligné que plusieurs éléments jouent en faveur des pays arabes pour arriver à une éventuelle intégration. Des atouts qui ont été présentés comme dépassant de loin ceux dont jouissent les membres de l’Union européenne (UE), dans la mesure où il existe des éléments de similarité dans l’évolution des pays arabes et qui favorisent leur homogénéité. Or, malgré cela, a-t-on regretté, ces pays sont, paradoxalement, des États pauvres vivant dans des zones riches en termes de ressources naturelles. Des pays où prévalent les inégalités et les dysfonctionnements des systèmes politiques. Ce qui aboutit à des frustrations d’ordre social menant à l’amplification des mouvements revendicatifs.r>Concernant la définition de la démocratie souhaitée pour les pays arabes, les intervenants ont convenu qu’il n’y avait pas une seule, mais une démocratie plurielle qui garantit les libertés individuelles, la liberté d’expression, des élections libres… Cependant, ils ont admis que le Maroc reste l’un des rares pays à avoir pu assurer des réformes tant sur le plan politique qu’économique. Des réformes qui n’auraient pas été possibles si le Royaume n’avait pas, depuis des années, misé sur une transition démographique salutaire. En effet, il a été admis que les réformes entreprises n’auraient pas pu être réalisées aujourd’hui si le Maroc avait une population très supérieure à 35 millions d’habitants.