20 Février 2019 À 20:03
Avec, d’un côté, l’explosion démographique générant une forte demande sur les produits alimentaires et le changement climatique, de l’autre, l’agriculture africaine fait face aujourd’hui à de nombreux défis. Portant un intérêt particulier à la question, le Policy Center for the New South a organisé, hier en marge de Forum de Bamako, un séminaire sur la thématique «Sécurité alimentaire et transformation structurelle des économies africaines».r>Le think tank marocain présidé par Karim El Aynaoui a rassemblé, au Mali, plusieurs chercheurs africains et internationaux afin de «creuser en profondeur les problématiques relatives à la satisfaction des besoins alimentaires de la population africaine et la réussite de la révolution verte dans le continent». Selon les experts du Centre, «ce continent vaste et riche, dont la population est majoritairement rurale, doit impérativement organiser et structurer son secteur agricole pour assurer en premier lieu la sécurité alimentaire de la population et, ensuite, initier la transformation structurelle des économies africaines».r>Interpellé par «Le Matin» sur le rôle à jouer par le Maroc pour assurer la sécurité alimentaire dans le continent, le professeur Rachid Doukkali, vice-doyen du Pôle «humanities» à l’Université Polytechnique Mohammed VI de Benguerir et participant à cette rencontre, a affirmé que le savoir-faire marocain en agriculture s’illustre par deux facteurs majeurs. Il s’agit de la politique d’irrigation marquée par la mise en place des équipements et l’utilisation rationnelle de l’eau ainsi que de la production des engrais. Dans ce sens, le chercheur a assuré que «le Maroc dispose d’une compagnie leader mondiale en matière de fabrication des engrais et surtout de fabrication d’engrais adaptée au milieu spécifique des différents pays africains (sol, climat et cultures pratiquées)». Rappelant que la sécurité alimentaire en Afrique était handicapée par une faible utilisation des facteurs de production, de gestion de ressources hydriques et de politique macro-économique et d’incitations favorables au développement du secteur agricole, le chercheur a souligné que la coopération interafricaine pourrait se présenter comme une solution à ce problème. «Le Maroc bénéficie d’un cumul d’expériences en matière de formation, de recherche et de gestion des ressources, notamment en eau, et peut aujourd’hui se prévaloir d’un savoir-faire à partager avec ses pairs africains», a souligné M. Doukkali. Les participants à cette rencontre, organisée en partenariat avec la Fondation forum de Bamako, ont mené une réflexion approfondie autour de plusieurs problématiques. Il s’agit principalement de «Comment peut-on faire de l’agriculture africaine une puissance agricole ?», «Comment peut-on assurer la sécurité alimentaire d’une population en explosion démographique ?», «Comment peut-on réussir la transformation structurelle des pays africains ?» et «Quel modèle de développement agricole pour les pays africains ?»