Économie

Le Fonds bleu du Bassin du Congo sera doté de 7 milliards d’euros au profit de 195 projets

Lancée par le Maroc à Marrakech lors de la COP 22 en 2016, la commission du bassin du Congo et son Fonds bleu se concrétisent. En février prochain, l’étude de préfiguration de ce Fonds sera finalisée. Ce dernier sera doté de 6 à 7 milliards d’euros pour le financement de 195 projets portés par les 16 pays riverains de ce Bassin, deuxième réservoir de carbone dans le monde après l’Amazonie. Le Centre marocain des compétences sur le changement climatique accompagne cette commission climat.

Arlette Soudan-Nonault, ministre du Tourisme et de l’environnement du Congo, regrette qu’il y ait encore des mécanismes qui empêchent des pays d’Afrique d’accéder à la finance climat.

12 Décembre 2019 À 17:45

Arlette Soudan-Nonault, ministre du Tourisme et de l’environnement du Congo, comme à chaque COP depuis celle Marrakech en 2016, rappelle le soutien qu’apporte le Maroc à la Commission du bassin du Congo dont il est à l’origine. Depuis, bien du chemin a été parcouru. L’étude préfiguration du Fonds bleu, outil financier de cette commission réalisée par le Cabinet d’étude Ernest and Young en collaboration avec le PNUD, sera finalisée en février prochain. «Pendant longtemps, il nous était reproché à nous pays africains de ne pas disposer de mécanisme financier doté d’une gouvernance transparente. À travers cette étude de préfiguration, l’ensemble des bailleurs de fonds pourra nous accompagner, car ils ont un outil de gouvernance de la Commission du Bassin du Congo. Nous sommes en train de construire, avec les 16 pays qui constituent cette commission du bassin du Congo un pipeline de projets doté de 6 à 7 milliards d’euros pour le financement de 195 projets issus des contributions nationales de chaque pays de réduction de gaz à effet de serre», a déclaré Arlette Soudan-Nonault à Madrid où se tient la COP 25. La ministre congolaise a également fait part des futurs projets à l’image «d’une grande université où seront traitée l’ensemble des problématiques de l’un des poumons écologiques de la planète. Nous projetons également de nous doter d’un satellite pour la cartographie des ressources naturelles du bassin du Congo». r>Les forêts du Bassin du Congo connaissent l’un des plus faibles taux de déforestation au monde. Lors d’un segment ministériel des pays de la francophonie, la ministre congolaise estime que cette COP ibérique, qui accorde un intérêt particulier aux océans, tombe à point nommé pour cette commission présidée par Denis Sassou-Nguesso, Président du Congo. «Lorsqu’il est question d’économie bleue, il faut de l’eau, or il se trouve que le fleuve du Congo est le deuxième plus grand fleuve du monde». Arlette Soudan-Nonault a dit regretter qu’il ancre «des mécanismes qui nous empêchent d’accéder aux financements. Or il se trouve que les tourbières de notre région captent 30 milliards de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de trois années d’émissions de gaz à effet de serre de la planète entière. C’est une bombe à retardement. Nous attendons qu’il y ait achat de carbone». La ministre du Congo fait allusion au mécanisme de développement propre des Nations unies. «Le Mécanisme de développement propre, qui a motivé l’investissement de milliards de dollars dans l’action climatique et enregistré des milliers de projets dans le monde en développement», écrit à ce propos la Convention-Cadres des Nations unies sur le changement  climatique. 

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