13 Mars 2019 À 18:41
Le monde entier célèbre, aujourd’hui, la Journée mondiale du rein sur le thème «Des reins en bonne santé, pour tous, partout». Durant cette journée, des centaines d’évènements sont organisés dans le monde entier, allant des dépistages publics en Argentine aux marathons de Zumba en Malaisie. Au Maroc, l’association «Reins» lance une campagne de sensibilisation nationale pour la prévention de la maladie rénale. «Cette campagne de sensibilisation, lancée auprès des responsables, des professionnels de la santé et le grand public, au fardeau croissant des maladies du rein dans le monde et à la nécessité de stratégies de prévention et de gestion de ces maladies, sera réalisée en partenariat avec de nombreux partenaires, dont les médias, pour faire du dépistage des maladies du rein une intervention de première ligne», indique l’association dans un communiqué. r>Les différents événements organisés à travers le monde visent à sensibiliser à la prévention, aux facteurs de risque ainsi qu’aux conditions de vie lorsqu’on souffre d’une maladie rénale et à plaider en faveur de mesures concrètes de lutte contre ce type de pathologie qui touche un adulte sur dix, soit près de 850 millions de personnes dans le monde, dont 3 millions au Maroc. L’Organisation mondiale de la santé prévoit une augmentation de la prévalence de la maladie rénale chronique de 17% dans les 10 ans à venir. Et pourtant, chaque année, en raison d’un diagnostic tardif, des millions de personnes décèdent prématurément d’insuffisance rénale chronique et des complications cardiovasculaires qui lui sont associées.
En effet, outre l’obésité, les pathologies qui induisent un dysfonctionnement rénal sont liées dans presque un quart des cas à une hypertension et un autre quart à un diabète. Ainsi, dix ans après le début d’un diabète, près d’un tiers des patients dans le monde développe encore une insuffisance rénale malgré l’amélioration constante de sa prise en charge. «Les maladies auto-immunes en constituent ensuite la troisième grande cause chez plus de 10% des patients : dans ces dernières, le système immunitaire chargé normalement de nous défendre des agresseurs extérieurs (bactéries, virus…) se dérègle en s’attaquant à nos propres cellules et tissus. Les atteintes rénales peuvent s’y révéler parmi les plus lourdes, allant jusqu’à engager encore le pronostic vital au Maroc, dans certaines de ces pathologies comme le lupus ou la sclérodermie (une maladie rare qui se manifeste par un durcissement de la peau)», souligne Dr Moussayer khadija, présidente de l’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (Ammais) et de l’Alliance des maladies rares au Maroc (AMRM). Et d’ajouter qu’«Aucun symptôme en général ne prévient de l’altération des reins qui parviennent au début à compenser leurs dégradations par un surcroît d’activité permettant une production identique d’urine. Les premiers signes sont malheureusement souvent trop vagues (fatigue, perte d’appétit…) pour être pris au sérieux. On note qu’à partir de 40 ans les capacités de filtration diminuent de 10% tous les 10 ans et qu’après 70 ans un tiers des personnes présentent techniquement une insuffisance rénale sans que se produisent forcément de complications graves si ces capacités peuvent se stabiliser à un niveau encore acceptable. Ces affections rénales ont tout pour faire peur alors qu’avec une attention minutieuse, on peut ralentir la progression de l’insuffisance rénale et même la contrôler». r>Notons que les maladies rénales, même si elles sont le plus souvent silencieuses, peuvent être détectées assez tôt grâce à un suivi régulier et leur évolution peut être ralentie, voire stoppée par des médicaments et des règles hygiéno-diététiques simples.